Home Société Kinshasa: Christophe Mboso et Berthold Ulungu se renvoient la responsabilité de la mort d’un jeune homme tué à l’entrée du Palais du peuple

Kinshasa: Christophe Mboso et Berthold Ulungu se renvoient la responsabilité de la mort d’un jeune homme tué à l’entrée du Palais du peuple

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C’est la frayeur dans les rangs des ressortissants d’Okitodimba, village situé dans le territoire de Katako-Kombe, province du Sankuru, vivant à Kinshasa. Un de leurs membres, Konga Onyumbe, la vingtaine, a été tué vendredi 15 mars 2024 aux alentours du Palais du peuple par un véhicule. Plus de quarante huit heures plus tard, le président du bureau provisoire de l’Assemblée nationale, Christophe Mboso et le député national Berthold Ulungu, s’accusent mutuellement d’être à la base de cette mort.

S’ils avaient besoin du sacrifice humain pour mieux entamer leur mandat à l’Assemblée nationale, Christophe Mboso et Berthold Ulungu l’ont eu. Mais si c’est le cas, ils devront multiplier d’incantation pour éviter l’effet boomerang.

Signe que le sang qu’ils ont pris vendredi dernier est amer et imbuvable, chacun dénonce l’autre.

En effet, ce lundi 18 mars, le député national Berthold Ulungu aurait envoyé une somme d’argent pour corrompre un officier de la police judiciaire (OPJ) du poste de la Police de circulation routière (PCR) du pont Ngabi où son chauffeur était détenu depuis vendredi.

Cet officier corrompu, comme l’ont témoigné ses collègues enregistrés à leur insu, a été finalement contraint, sous pression de la famille qui s’est mobilisée depuis tôt le matin au poste de la police, de transférer le chauffeur au parquet de grande instance de Kinshasa-Kalamu.

Sur place, la famille de la victime dénonce des intimidations politiques et de manœuvres dilatoires.

"Tout le monde ici nous dit que nous ne pouvons rien faire face au tout puissant président de l'Assemblée nationale et au député national Berthold Ulungu. Le chauffeur est bel et bien au parquet de Kalamu mais nous, famille de la victime et nos avocats sommes chassés comme des voleurs. Même au secrétariat du parquet, on nous fait comprendre que c'est foutu et que tout ce que nous pouvons faire, c'est d'enterrer notre frère et d'oublier. Nous savons qu'ils ont le pouvoir, l'influence qui va avec ainsi que l'argent. Mais nous avons au moins le droit d'exiger qu'ils nous disent qui a tué notre frère. Nous n'allons pas nous laisser faire. Le pouvoir ne donne à aucun congolais le droit de tuer un pauvre et innocent citoyen et en plus, de sortir ses biceps à l'égard de sa famille. Même le président de la République, l'autorité suprême du pays, Félix Tshisekedi, n'a jamais tué qui que ce soit. A fortiori un député national", déclare Robert Djanya, porte-parole de la famille du jeune tué par Mboso ou Berthold Ulungu.

Film du drame

Vendredi 15 mars 2024, le jeune Konga Onyumbe, conducteur de moto se son état, est tamponné par une voiture sortant à vive allure du Palais du peuple.

Son corps sans vie a été ramassé par les gardes du président du bureau provisoire de l’Assemblée nationale, qui ont arrêté une jeep à bord de laquelle se trouvait le député national élu de Lodja et ancien gouverneur du Sankuru, Berthold Ulungu.

Le Kinois passe en moyenne 1,1 h pour aller au travail ( étude de Congo Challenge)

Le véhicule et la moto seront acheminés au poste de la police précité et le corps de la victime à la morgue de l’hôpital général de référence de Kinshasa.

Au poste de la police, c’est la guerre des versions entre les gardes de Mboso et le chauffeur de Berthold Ulungu. Des témoins visiblement bien préparés témoignent en faveur de tel ou tel camp, en accusant le camp adverse d’avoir tamponné ce jeune homme.

Mais ce qui est vrai, tous reconnaissent que le jeune Konga a été fauché par une voiture. Laquelle et à qui appartient-elle?

Christophe Mboso a tenté de se défendre par le biais de son directeur de cabinet, qui a rejeté, sur Top Congo FM, la responsabilité sur Berthold Ulungu, affirmant que les gardes du président de l’Assemblée nationale ont assisté au drame et ont réussi à maîtriser le véhicule de l’élu de Lodja.

Berthold Ulungu lui, a choisit d’intimider la famille, non sans charger à demi-mots Mboso. Il a fait circuler sur les réseaux sociaux un démenti. Ce, avant d’essayer, comme mentionné plus haut, de faire échapper son chauffeur.

Contacté, Me Armand Ndjeka, membre de la famille de la victime et avocat dit refuser de se prononcer, en attendant de « voir clair ».

Décidément, Christophe Mboso et Berthold Ulungu espèrent s’en sortir indemnes après avoir tué en plein jour, à quelques encablures du Palais du peuple, siège de la démocratie, un jeune homme qui cherchait honnêtement et dignement sa vie.

Jean Pérou Kabouira

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