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Tensions ethniques, sécuritaires et politiques: Le Spectre d’incertitude se réinstalle en RDC

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Les autorités congolaises comptaient ouvrir ce vendredi 22 avril 2022, deux dialogues de haute importance. Le premier, dit consultatif, devaient réunir, à Nairobi (Kenya) le Président de la République, Félix Tshisekedi et les représentants d’une dizaine de groupes armés rebelles qui pilulent dans l’Est du pays. Le second se tient sous forme d’une conférence interprovinciale Katanga-Kasaï, à Lubumbashi, sous la présidence du Premier ministre Jean-Michel Sama Lukonde.

Entre temps, ça a chauffé à Kinshasa au Palais du peuple, où la police a dispersé une manifestation de l’opposition, faisant d’eux blessés par balles, selon l’Ecide, parti politique de Martin Fayulu.

Les manifestants protestaient contre l’examen de la proposition de loi portant modification de la loi à l’Assemblée nationale, à l’absence des députés nationaux de l’opposition, notamment ceux du FCC qui, dénonçant l’absence du consensus autour de la proposition de loi modifiant la loi électorale, ont séché les plénières.

Trois ans de combats ponctués d’un bilan diversement apprécié selon la nature de chaque combat. C’est ce que l’on pourra dire de trois premières années du mandat de Félix Tshisekedi Tshilombo à la tête de la RDC.

Victoire politique sur le FCC, un lointain souvenir

Après avoir survolé le terrain politique, en réduisant en minorité le Front Commun pour le Congo (FCC) de son prédécesseur Joseph Kabila, Félix Tshisekedi s’est engagé sur le front sécuritaire.

Pour ce faire, il avait décrété l’état de siège dans les provinces du Nord-Kivu et de l’Ituri, en proie à des tueries et attaques à répétition des groupes armés rebelles.

Des mois plus tard, force est de constater que l’insécurité résiste à Fatshi plus que le FCC, au point qu’en dépit des opérations militaires menées d’abord par les FARDC, et ensuite conjointement avec l’armée Ougandaises, Kinshasa a finalement levé l’option de dialoguer avec les groupes rebelles.

Même si les informations relatives au format et à la durée dudit dialogue qui devrait se tenir dans la capitale Kényane n’ont pas été rendues publiques, on a fort à parier que le Chef de l’État veut obtenir de ces groupes armés un engagement ferme à mettre fin à leurs attaques pour le retour d’une paix durable.

Mais aux dernières nouvelles, ce dialogue n’a pas commencé comme prévu, pour des raisons logistiques d’après des sources de la présidence de la République, et Félix Tshisekedi regagne Kinshasa ce vendredi.

Avant de s’envoler pour Nairobi, il avait donné des instructions au Premier ministre pour la tenue de la conférence interprovinciale Katanga-Kasï. Objectif: proposer des recommandations pour arriver à une solution entre les peuples Katangais et Kasaïens, qui sont en conflit ouvert depuis des mois.

Selon Jean-Michel Sama Lukonde, le Chef de l’État prône « une gestion responsable et citoyenne de cette situation ».

Le chef du gouvernement a, à la cérémonie d’ouverture de ladite conférence, prié toutes les parties prenantes à « éviter toute tendance à l’instrumentalisation des migrations internes à des fins politiciennes et à bannir tout discours divisioniste ».

Les Gouverneurs, des chefs coutumiers des provinces du Grand Katanga et du Grand Kasaï, des représentants communautaires, des ministres nationaux et autres notabilités prennent part à cette conférence dont les résolutions devront réinstaurer la paix et la cohésion sociale entre les peuples du Kasaï et ceux du Katanga.

Les décisions de Mboso énervent l’opposition

Alors que le Chef de l’Etat et le Premier ministre sont engagés sur deux fronts différents, en quête de la sécurité et de la paix, Kinshasa est loin d’être calme. La faute à Christophe Mboso et à ses collègues députés nationaux, qui n’ émettent pas sur la même longueur d’onde concernant l’examen de la proposition de loi portant modification de la loi électrorale.

Pour ce motif et d’autres, un groupe de députés nationaux veut obtenir la tête du président de l’Assemblée nationale, qui à son tour, a brandi la menace d’invalidation de ceux d’entre eux qui sont considérés comme absentéistes.

Signe que le consensus n’est pas au rendez-vous, les députés nationaux du FCC ont séché les plénières tandis que des militants de l’Ecide, parti politique de l’opposant Matin Fayulu ont manifesté devant le Palais du peuple, pendant que la plénière consacrée à l’examen de la proposition de la loi électorale démarrait. Il y a eu des blessés dans le camp des manifestants.

C’est dire qu’à une année et demi de la tenue des prochaines élections, Félix Tshisekedi fait face à des tensions à la fois ethniques, politiques, sécuritaires et même sociales, le misère de la population allant galopante.

Cette situation rappelle les fortes turbulences qu’avait connues la RDC entre 2016 et 2018, à la fin du règne de Joseph Kabila.

Junior Lomanga

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