Tombé amoureux de la Fatshispherè au pire moment des ennuis judiciaires de Vital Kamerhe, l’ancien Secrétaire Général de l’Union pour la Nation Congolaise (UNC) Baudouin Mayo ne s’est pas éloigné de la maison-mère. Un temps en désaccord total avec le leadership du parti, incarné par le Secrétaire Général Billy Kambale et une frange de la jeunesse, il est rapidement revenu dans l’entourage du leader après la libération et l’acquittement de ce dernier.
Au point qu’il a eu l’honneur de prendre la parole pour saluer la foule dans son meeting du lundi 12 septembre à Goma.
Proche de Vital Kamerhe depuis 16 ans, Baudouin Mayo peut prétendre le connaître mieux que n’importe quel autre cadre du parti.
Vice-premier ministre en charge du Budget au moment de l’arrestation et de la condamnation de celui qu’il considère comme un « frère », il avait surpris tout le monde, en naviguant en contre-vent du parti, lorsque celui-ci avait choisi la rue pour défendre la cause de son leader.
« Le dossier du Président (Vital Kamerhe) est judiciaire. La justice procède selon ses règles procédurales. Ce n’est pas en donnant des communiqués, en organisant des marches que la procédure judiciaire va changer. Dire que cette condamnation est politique, c’est nuire au Président Vital Kamerhe », avait-il notamment déclaré en juillet 2021, en faisant allusion aux manifestations et déclarations faites par la nouvelle direction de l’UNC qui, après la condamnation de Vital Kamerhe en appel, a notamment suspendu la participation de ses élus de toutes les activités de l’union sacrée.
Loyal mais réaliste
Toutefois, au cours de la même sortie médiatique sur Top Congo, il avait soutenu que « jusqu’à ce jour, aucun des procès, ni au premier degré ni au degré d’appel, ne nous a dit combien de millions de dollars Vital Kamerhe a détourné.»
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Juriste, Baudoin Mayo était donc convaincu au fond de lui que, VK était innocent.
Qu’à cela ne tienne, il avait séché les réunions du parti, devenant en même temps de plus en plus proche de l’UDPS.
Au sein de l’UNC, ça se chuchotait, à tort ou à raison, qu’il s’apprêtait à lancer son propre parti politique.
L’intéressé, lui, se faisait passer pour un fervent défenseur du maintien de l’alliance entre l’UNC et le Chef de l’Etat Félix Tshisekedi, mais pas dans le format de l’accord de Nairobi, qui voudrait que Kamerhe soit soutenu à la présidentielle de 2023 par l’UDPS et Tshisekedi.
Dans ce climat de suspicion, l’ancien VPM du Budget redevenu député national était le seul cadre de l’UNC à avoir fait le déplacement de l’aéroport international de N’Djili, le 4 novembre 2021, pour accueillir le Président de la République, en sa qualité de leader politique de l’Union sacrée de la nation à son retour au pays.
Là aussi, ceux qui se faisaient passer pour les plus fidèles de Kamheristes ont crié à la trahison.
Il y a eu ce qu’il y a eu, puis, est venue la libération provisoire de Kamerhe avant son acquittement par la Cour de Cassation.
A la réunion du bureau politique de l’UNC, élargie aux cadres, mandataires, députés et ministres membres de son parti, la première dirigée par Vital Kamerhe, deux ans après son arrestation, en août dernier, Jean- Baudouin Mayo a été présent.
Bien que méfiants à son égard, les autres cadres de l’UNC devraient dorénavant comprendre qu’il a soigné avec son «frère» pour abandonner leur méfiance.
Sa présence à ses côtés dans sa tournée dans l’est du pays devrait convaincre finalement tous les jeunes, qui se considèrent plus loyaux à Kamerhe, qu’il n’y a rien entre ces deux amis de longue date.
Jean Perou Kabouira
