Le leader de l’Union pour la nation congolaise (UNC), Vital Kamerhe, a connu un retour mouvementé à l’Assemblée nationale. Pendant l’appel nominal des nouveaux députés nationaux lors de la première séance plénière de la session inaugurale de la quatrième législature de la troisième République, lundi 29 janvier 2024, il a été hué par une partie de l’assistance amassée dans la salle des congrès du Palais du peuple. Ce geste n’a pas plu au secrétaire général de l’Union pour la démocratie et le progrès social (UDPS), Augustin Kabuya.
Ce dernier s’est montré solidaire à son collègue membre du présidium de l’Union sacrée de la nation.
Un des acteurs majeurs de la réélection du président Félix Tshisekedi, Vital Kamerhe est tombé très vite en disgrâce auprès de militants du parti présidentiel UDPS. Pour avoir cocréé avec Julien Paluku, Tony Kanku et Jean-Lucien Bussa, la coalition Pacte pour un Congo retrouvé (PCR), il est traité de noms de tous les oiseaux et des animaux les plus terrifiants.
On lui prête notamment des ambitions de se faire nommer premier ministre ou d’occuper la présidence de l’Assemblée nationale, poste qu’il avait occupé de décembre 2006 à mars 2009. Il a beau démentir nourrir de telles ambitions et réaffirmer à qui veut l’entendre son engagement à aider le chef de l’État pour réussir son deuxième mandat. Ses détracteurs refusent de le croire.
Ils ont profité de sa présence à la première séance de la nouvelle assemblée nationale pour lui régler de comptes en le sifflant.
Présent lui aussi au Palais du peuple, Augustin Kabuya a failli piquer une crise de colère, à en croire ses dires.
"Je n'ai pas aimé ça. Je condamne fermement ce genre de pratiques. Heureusement que je ne pouvais pas crier. A la sortie j'ai remarqué certains drapeaux que j'avais vu au balcon {de la salle des congrès du Palais du peuple}. Je demande aux responsables politiques de l'Union sacrée de comprendre que tout le monde est utile dans la société. Il n'est pas interdit d'avoir des ambitions", a expliqué le secrétaire général de l'UDPS, aussitôt rentré dans son bureau.
Répondant sans les citer à ceux qui rêvent de voir l’UDPS occuper tous les postes car étant le parti présidentiel, il a soutenu qu’il ne faut pas oublier les alliés qui ont mouillé le maillot pour faire réélire le président de la République.
"Le dernier mot revient au chef de l'État. Ils ont apporté aussi quelque chose dans la victoire que nous avons aujourd'hui. Il faut tenir compte de l'apport de tour un chacun. Nous ne pouvons pas dire que nous allons tout prendre. Il y a une chose qu'il faut faut éviter en politique : la frustration. C'est comme tout à l'heure ce que j'ai vu, l'attitude de certains militants de partis politiques. Je n'ai pas du tout aimé ce qui s'est passé à l'endroit d'un grand responsable politique de notre pays, honorable Vital Kamerhe", a martelé Augustin Kabuya.
En réaction, Billy Kambale, secrétaire général et président ai de l’UNC, se dit « émerveillé par la sagesse » du secrétaire général de l’Union pour la démocratie et le progrès social.
Junior Lomanga