C’est un Jean-Pierre Bemba adepte du dialogue qui s’est adressé à la presse pour la première fois depuis sa sortie de la prison de la Cour Pénale Internationale (CPI). Après l’annonce de son retour au pays le 1er août prochain faite par son parti, le Mouvement de Libération du Congo (MLC), on a une certaine idée de son état d’esprit et de ce qu’il compte faire une fois arrivé à Kinshasa. Il veut certes déposer sa candidature à l’élection présidentielle mais, il s’affiche en rassembleur de l’opposition et veut à tout prix que celle-ci présente un seul candidat. Quitte à s’éclipser au profit de celui qui sera désigné.
Dialoguer, discuter et unité sont des termes qui sont revenus à plusieurs reprises durant ses échanges avec les journalistes hier à Bruxelles.
Ce matin sur Radio France Internationale(RFI), l’ancien Vice-président de la République démocratique du Congo a respecté sa logique en plaidant pour l’unité de l’opposition et le dialogue. « Je souhaite lunité de l’opposition sur les candidatures, la candidature au niveau de l’élection présidentielle parce que si nous voulons le changement dans ce pays, nous devons passer par l’unité de l’opposition. Je milite pour qu’il ait un seul candidat au niveau de l’opposition et bien sûr si ce nétait pas moi, je soutiendrais le candidat qui sera désigné par lopposition. Ca ça reste sûr. Parce qu’il reste quinze jours effectivement pour dépôser les candidatures mais l’élection se tiendra le 23 décembre, il nous reste certes peu de temps pour nous mettre daccord. Je rentre au pays d’ici le 1er août rencontrer les différents responsables de l’opposition et pouvoir dialoguer avec eux, leur expliquer que nous n’avons le droit pour ce pays et ce peuple de nous diviser », a-t-il insisté.
Ce dialogue, il le prône avec les autres opposants mais également avec la Commission Electorale Nationale Indépendante(CENI) pour se mettre d’accord sur les questions qui fâchent notamment la machine à voter et le fichier électoral. « Dans l’état actuel des choses, beaucoup de problèmes restent à être résolus dans lorganisation de ces élections notamment la question du fichier électoral où plus de millions délecteurs sont sans empreinte digitale. Et la question également de la machine à voter qui pour nous, est inacceptable. Cela dit, nous avons déposé les listes de nos candidats aux élections tant provinciales que nationales et prochainement présidentielle mais nous allons pouvoir continuer à nous battre avec la CENI pour pouvoir résoudre toutes ces questions car, il n’est pas dans lintérêt de la CENI d’avoir des élections dont les résultats seront contestés. Il faut également qu’on trouve une solution à ces problèmes. Moi je suis prêt à négocier avec l’opposition et la CENI pour quon trouve une solution », a déclaré Jean-Pierre Bemba.
Dialoguer aussi avec Joseph Kabila pour un éventuel report des élections ? Non, même s’il na pas eu assez de mots à ce sujet.
Intégralité de ses réponses aux questions de RFI
Je considère que ce pays a un défi, c’est-à-dire sortir un peu de cette contradiction d’un pays très riche qui a une population très riche. Je pense que la population mérite un autre type de gouvernance dans ce pays. Je pense que la population a besoin d’avoir de la sécurité. Plus de 80 groupes armés qui sillonnent l’est du pays, des massacres dans le Kasai et au niveau de l’Ituri aujourd’hui ; l’économie du pays est en berne et stagne, il n’y a pas de perspectives d’investissement, d’emplois et de revenus pour la population. C’est mon pays et ma population. J’aime mon pays et mon peuple. Les dix ans que j’ai passé à la CPI m’ont fait réfléchir oui. Je souhaite l’unité de l’opposition sur les candidatures, la candidature au niveau de l’élection présidentielle parce que si nous voulons le changement dans ce pays, nous devons passer par l’unité de l’opposition. Je milite pour qu’il ait un seul candidat au niveau de l’opposition et bien sûr si ce n’était pas moi, je soutiendrais le candidat qui sera désigné par l’opposition. Ca ça reste sûr. Parce qu’il reste quinze jours effectivement pour dépôser les candidatures mais l’élection se tiendra le 23 décembre, il nous reste certes peu de temps pour nous mettre d’accord. Je rentre au pays d’ici le 1er août rencontrer les différents responsables de l’opposition et pouvoir dialoguer avec eux, leur expliquer que nous n’avons le droit pour ce pays et ce peuple de nous diviser.
Dans l’état actuel des choses, beaucoup de problèmes restent à être résolus dans l’organisation de ces élections notamment la question du fichier électoral où plus de millions d’électeurs sont sans emprunte digitale. Et la question également de la machine à voter qui pour nous est inacceptable. Cela dit, nous avons déposé les listes de nos candidats aux élections tant provinciales que nationales et prochainement présidentielle mais nous allons pouvoir continuer à nous battre avec la CENI pour pouvoir résoudre toutes ces questions car, il n’est pas dans l’intérêt de la CENI d’avoir des élections dont les résultats seront contestés. Il faut également qu’on trouve une solution à ces problèmes. Moi je suis prêt à négocier avec l’opposition et la CENI pour qu’on trouve une solution. Il est dans l’intérêt de tout le monde que ces élections soient crédibles et transparentes.
Jusqu’à présent nous sommes encore dans le débat et dans la discussion. Si on veut des élections apaisées, il faut que tout le monde pusse accepter les conditions dans lesquelles elles se déroulent. Mais à l’heure actuelle, ce qui se passe ne va pas dans le sens de l’apaisement.
Depuis 2003, le MLC a quitté son statut de mouvement politico-militaire, s’est inscrit comme parti politique jusqu’aujourd’hui. Donc la question des armes a été résolue définitivement en juillet 2003 lorsque nous avions rejoint, réunifié le pays, réunifié l’administration et aujourd’hui pour nous le combat est démocratique. Je ne pense qu’au combat au niveau des urnes.
Nous utiliserons tous les droits que le droit nous offre c’est-à-dire aller en justice, porter ça au niveau tant national qu’international et de faire valoir nos droits.
La division est-ouest je n’aime pas ce terme-là. Vraiment je n’aime pas ce terme-là. Je trouve que c’est désolant de de revenir en arrière en régionalisant le pays parce que ce pays doit rester uni. Il ne doit pas y avoir des clivages entre l’est et l’ouest, entre le nord et le sud, entre les provinces et les tribus.
La gestion tant de l’armée que de services de sécurité, je dirai la gestion de l’économie de ce pays se trouve entre les mains d’une frange. Ca ce n’est pas normal. Nous avons plus de 450 tribus dans ce pays, les provinces sont là, les origines sont diverses, on ne peut pas à mon sens tribaliser, régionaliser ce pays, il appartient aux dirigeants de mettre tous les congolais en fonction de leurs compétences sur le même pied d’égalité.
J’ai l’expérience de la campagne de 2006, donc je connais comment on organise la campagne.
ALT