Le Vice-premier ministre, Ministre des Transports et Voies de Communication, José Makila Sumanda est suspecté de se servir des fonds et des recettes provenant des régies financières sous tutelle de son ministère pour ses propres intérêts. Le député national Christophe Lutundula veut voir clair sur les prélèvements qu’il opérerait fréquemment sur la trésorerie des entreprises qui dépendent de ses services. A cet effet, il a déposé au bureau du Président de la Chambre basse du parlement une question orale avec débat qu’il lui a adressée.
Dans ce document dont des extraits ont filtré dans la presse, cet élu du peuple veut connaitre la destination qu’ont prise les ponctions illégales qu’opérerait José Makila sur la SCTP, RVA, Ogefrem, OEBK, CNRP et TRANSCO. « Vous handicapez l’accomplissement de leurs missions respectives. Par suite de ce comportement contraire aux lois de la République et aux devoirs de vos fonctions, on constate, par exemple, à travers les artères de la ville de Kinshasa, plusieurs bus de Transco en panne et d’autres dans les entrepôts en arrêt total », fustige-t-il.
Dans sa question orale qui a été réceptionnée par les services d’Aubin Minaku, Christophe Lutundula se veut précis en demandant à José Makila d’éclairer la lanterne de la représentation nationale sur la gestion de plus de deux millions de dollars d’allocations faites par le gouvernement à Transco en janvier, avril et août 2018.
En clair, il l’accuse non sans preuves, d’avoir détourné 550 000 USD mais pas que. Ce cadre du G7 est d’avis que le VPM de Transports aurait prélevé un peu plus de 150 000 USD de la trésorerie de Transco.
Chasser le naturel, il revient au galop ?
En attendant que cette question soit envoyée au destinataire avant d’être programmée pour le débat en plénière, bon nombre d’analystes ne se font aucun doute sur la supposée culpabilité de José Makila.
Pour cause, ils relèvent qu’il traine derrière lui, une réputation sulfureuse et que son nom a souvent été cité dans des dossiers de détournements ou de mauvaise gestion.
Ainsi, de son passage à la tête de l’ex-province de l’Equateur à celle du Sud-Ubangi en passant par l’Office de Voirie et Drainage(OVD) et le Ministère des Travaux Publics jusqu’à la Vice-primature des Transports et communications, il a tout été sauf un bon gestionnaire.
Au point qu’il serait hasardeux de recenser le nombre de fois où il a été accusé, à tort ou à raison, de faire mains basses sur les deniers publics. Parmi ses dossiers sales qui ont fait plus de bruits dans l’opinion, on peut citer celui du détournement présumé de 3 millions USD et de trois bus appartenant à la province du Sud-Ubangi, le scandale dit de « casse pour vol de 100 000 USD » à l’époque où il était ministre des Travaux Publics et la liste n’est pas exhaustive.
« Cette fois-ci, son comportement barbare semble avoir dépassé les limites car, des ponctions illégales qu’il est suspecté de faire sur les recettes des structures dépendant de son Ministère affectent sensiblement le bon fonctionnement de celles-ci », regrette un observateur.
ALT