Oui au maintien des sanctions ciblées contre des hauts responsables congolais impliqués dans les violations graves des droits humains et non contre la levée de ces sanctions. C’est la demande faite aux ministres des affaires étrangères de l’Union Européenne(UE) par 122 organisations de défense des droits humains.
Dans un communiqué de presse conjoint publié ce mercredi 14 octobre 2020, ces organisations de défense des droits de l’homme ont donné les raisons qui justifient leur position. « Les victimes dont nous nous faisons le porte-parole n’ont pas oublié les nombreux abus graves qu’elles ont subis pendant les années de répression politique au cours desquelles ces responsables étaient impliqués et pour lesquels elles attendent encore une justice qui tarde à venir malgré les promesses faites par les hautes autorités en place. Elles constatent que malgré la déclaration du Président de la République Félix Tshisekedi de faire de cette année 2020 une année de l’action, rien n’est mis en œuvre pour obliger les personnes responsables à rendre des comptes pour les crimes du passé », ont-elles écrit.
Ces organisations de défense des droits humains au nombre desquelles l’Acaj, l’ADH, l’AAST et l’INAFDH notent qu’à ce jour, aucun des individus sanctionnés n’a fait l’objet d’une enquête judiciaire pour être entendu sur les faits qui leur sont imputés. « Bien entendu que la majorité de ces hauts responsables ciblés n’aient plus de fonction officielle, certains d’entre eux continuent à occuper des postes de responsabilité alors que d’autres ont été nommés-et même promus pour certains-à des nouvelles fonctions dans l’armée et dans l’administration au courant de cette année 2020 », ont-elles nuancé, citant notamment le cas du Général John Numbi.
Pour les signataires de ce communiqué, la situation politique demeure encore tendue en République Démocratique du Congo et que les derniers développements politiques leur font croire que des manœuvres sont mises en place pour empêcher toute initiative pouvant conduire à une redevabilité des alliés au pouvoir. « Qu’ils soient encore en fonction ou passés dans l’ombre, les hauts responsables sanctionnés par l’Union Européenne demeurent influents sur la scène politique au sein du Front Commun pour le Congo, famille politique de l’ancien Président Joseph Kabila, malgré le changement survenu au sommet de l’Etat », ont-t-elles affirmé. Elles soutiennent que leur capacité de nuisance reste intacte.
ALT.