Elles ne laissent personne indifférent et n’ épargnent personne, y compris leurs fabriquants. Les armes nucléaires constituent un danger permanent à la sécurité mondiale.
Consciente de la situation, l’ONU a organisé, du mardi 21 au jeudi 23 juin 2022, à Vienne, capitale de l’Autriche, la première réunion des États parties au Traité des Nations-Unies sur l’interdiction des armes nucléaires (en anglais, Treaty on the prohibition of nuclear weapons, TMNW).
Représentant la République Démocratique du Congo à ce sommet de haut niveau, le Ministre de la Recherche Scientifique et Innovation technologique (RSIT), Me José Mpanda, a rassuré l’assemblée générale de la détermination du pays de Félix Tshisekedi à ratifier le TMNW, dans un bref délai.
En l’absence des puissances nucléaires telles que la Russie, la Corée du Nord, la Chine et la France, les participants ont passé en revue le Traité sur l’interdiction des armes nucléaires, adopté par 122 États à l’Assemblée générale des Nations Unies, le 7 juillet 2017.
Entré en vigueur le 22 janvier 2021, venant compléter d’autres instruments, tel que le Traité sur la non-prolifération nucléaire (TNP), c’est le seul traité qui interdit à ce jour, juridiquement les armes nucléaires.
Invitée à ce sommet, le Congo-Kinshasa n’a pas fait la figuration. Au contraire, le chef de la délégation congolaise dans la capitale Autrichienne, accompagné notamment du Commissaire Général à l’énergie atomique, Prof Thierry Tangou, a été le premier à prendre la parole, mercredi, devant des délégués d’une centaine de pays d’Amérique, d’Afrique, d’Europe, d’Asie et d’Océanie.
« Mon pays, la RDC, s’est résolument engagé pour un environnement exempt d’armes nucléaires, non seulement au monde, mais aussi en Afrique où nous avons, au niveau de l’Union africaine, ratifié le Traité de Pelindaba. D’ailleurs mon pays a la fonction de vice-présidence de la Commission AFCONE. Ce qui prouve que notre soutien à un environnement exempt d’armes nucléaires n’est pas seulement pour le monde, mais aussi pour l’Afrique. La RDC étant membre du Traité des Nations-Unies sur l’interdiction des armes nucléaires, parce que nous avons adhéré et signé, elle est d’accord pour la ratification dudit traité. Et la procédure de cette ratification est presqu’à la fin. Mon pays souhaite que ce Traité qui est une base juridique, ait une portée universelle et s’impose à nous tous. Notre gouvernement a déposé le texte de ratification au niveau du Parlement il y a de cela une semaine et celui-ci l’a envoyé au Président de la République qui devra signer l’ordonnance-loi de ratification », a déclaré le Ministre José Mpanda, sur des propos relayés par Scooprdc.net.
Selon la même source, bien que cette réunion soit reconnue par les participants à la réunion de Vienne comme le premier pas dans la bonne direction de désarmement nucléaire, la plupart des intervenants ont cependant condamné, non seulement la rhétorique nucléaire de la Russie en Ukraine, mais aussi la réticence des pays détenant des armes nucléaires à adhérer et à ratifier le Traité. Ce qui anéantissent, remarquent-ils, les efforts de délégitimer l’utilisation et la détention de ces armes nucléaires.
Éliminer 1300 armes nucléaires dans le monde
Les participants à la première réunion de Vienne ont appelé tous aux efforts d’universalisation de ce Traité. Ils ont donné un délai de 10 ans aux pays qui détiennent les armes nucléaires pour les retirer et les détruire. A ce délai, ils ont ajouté 90 jours de prolongation.
Ils ont également débattu sur la question de l’indemnisation des victimes des armes nucléaires par les pays qui leur ont causé du tort, mais aussi d’autres points contenus dans ledit traité pour arriver à lutter efficacement contre la prolifération des armes nucléaires et parvenir enfin au désarmement nucléaire total. Ce qui est encore un véritable défi au regard de la réticence, mieux du refus des pays détenant ces armes d’adhérer au processus, notamment ceux de l’OTAN dont aucun n’a ratifié jusqu’à ce jour le TPNW.
« S’agissant du ministre José Mpanda, il faut rappeler qu’il s’est rendu à Vienne après Lilongwe au Malawi, où il a été aux assises de la SADC sur le protocole sur la science, technologie et innovation (STI). Toutes ces deux réunions rentrent dans les décisions du Conseil des ministres du 6 mai 2022 où Me José Mpanda avait brillamment défendu les ratifications du protocole sur la STI de la SADC et du TPNW de Nations unies. Ces deux dossiers sont soumis pour habilitation par le Parlement au Président de la République conformément à l’article 129 de la Constitution », fait remarquer Scooprdc.net.
Par ailleurs, dans un message vidéo adressé à la première réunion des États parties au Traité sur l’interdiction des armes nucléaires, le Secrétaire général des Nations unies, António Guterres, a mis en garde contre « le risque du déclenchement d’un conflit nucléaire ». Il a appelé à cet effet, à l’élimination de 13 000 armes nucléaires dans le monde.
Il faut dire que la RDC figure parmi les 86 États signataire du TPNW mais ne l’a pas encore ratifié. Seuls 65 États l’ont ratifié et ont le statut de Partie.
Alternance.cd avec Scooprdc.net