Les trois opérateurs de télécommunications, Vodacom, Airtel et Orange font vivre l’enfer à leurs abonnés basés à Lusambo, chef-lieu de la province du Sankuru.
Se connecter à internet dans cette ville de plus de 100 mille habitants est aussi difficile qu’avoir de l’électricité à Kinshasa 24 heures sur 24 et 7 jours sur 7 dans un quartier populaire tel que Mokali ou Kingasani Ya Suka. Ses habitants luttent pour obtenir une connexion internet, ce qui affecte leur capacité à apprendre, à gagner de l’argent et à rester en contact avec leurs amis et connaissances vivant loin de là.
« J’ai fait le tour de mon quartier et j’ai essayé dans différents endroits de la ville. Je n’ai pas réussi à obtenir un signal correct pour envoyer un message WhatsApp », se plaint un collaborateur du gouverneur du Sankuru, Jules Lodi.
La faute aux sociétés de télécommunications Vodacom, Airtel et Orange, qui offrent une connexion médiocre dans cette ville.
Un constat similaire a été fait par un journaliste du média en ligne Scooprdc.net, de passage à Lusambo.
Voici ce son témoignage:
« Si les « caprices » de connexion d’Airtel sont supportables parce qu’accessible avec beaucoup de peine dans la journée et plus au moins bien tard dans la nuit vers 23 heures, Vodacom qui se réclame leader dans le monde cellulaire et Orange, ne fournissent pas du tout le service Internet. Difficile d’être sur les réseaux sociaux, très difficile de télécharger une petite image, bref difficile d’être permanemment sur internet. Ce qui fait que ceux qui ont des smartphones, les utilisent, outre les appels et les sms, pour jouer la musique ou se faire des photos. Inutile de se procurer un iPhone ou un Samsung haut de gamme, moins encore un Phantom dont beaucoup de fonctionnalités sont tributaires d’internet. »
Vodacom contraint un avocat au retranchement dans son village natal
Le comble, ces trois sociétés de télécommunications ne disposent pas de représentations à Lusambo et se contentent de deux pylônes (Airtel et Orange se partagent un pylône où ils ont placé leurs antennes et Vodacom utilise son propre pylône). C’est tout simplement de l’arnaque pour une ville de 15Km2 qui, rappelons-le, abrite le chef-lieu d’une province!
Malheureusement, des pauvres habitants de Lusambo, par souci de se connecter, se font la peine de recharger et d’activer des forfaits internet, qui le plus souvent, expirent sans qu’ils aient servi à quelque chose.
A plus de 1500 Km de là, Vodacom, Airtel et Orange éjectent des milliers de dollars dans la publicité à Kinshasa, pour venter leurs offres internet, notamment la fameuse offre 4G.
D’ailleurs, Vodacom a récemment, à l’occasion des célébrations de ses 20 d’existence en RDC, prétendu combattre les inégalités entre ses abonnés partout à travers le pays. Gros mensonge tant que ses abonnés de Lusambo se cassent la tête pour se connecter à internet!
Par ailleurs, à Lodja, principale agglomération du Sankuru, un avocat, Maître Gustave Omanga, a traduit Vodacom à justice, devant le Tribunal de Grande Instance de Lusambo, en mars dernier, pour la mauvaise qualité de sa connexion internet.
Aux dernières nouvelles, le dossier aurait été gelé et le pauvre abonné désabusé par la société de télécommunications sud africaine s’est retranché dans son village natal où il a été admis à l’ordre des autorités coutumières.
Investi du pouvoir encestral, il promet de poursuivre la bataille judiciaire contre cet opérateur de téléphonie mobile.
RD44