La célèbre phrase du président de l’Assemblée nationale, Christophe Mboso, «Tala, collègue, Nionso ezalaka théâtre te », traduite par « collègue, il ne faut pas toujours blaguer même là où il ne faut pas », adressée au député national Léon Nembalemba lors d’une plénière, semble s’appliquer à la lettre à un autre député national. Il s’agit de Daniel Safu, qui performe dans un rôle comique.
Depuis le début de l’actuelle législature, l’élu de Mont-Amba à Kinshasa ne prend pas le soin de prendre la posture d’un « honorable » comme l’exige son statut.
Son entourage l’a beau conseiller, mais l’ancien journaliste s’entête dans la bizarrerie au point qu’il a changé d’assistant parlementaire à deux reprises. Et à chaque fois, son comportement jugé barbare est évoqué comme motif de séparation.
Récemment, Daniel Safu a provoqué l’indignation de l’opinion publique, en insultant copieusement une pauvre sentinelle.
Au mois d’octobre dernier, il a proféré des menaces de mort à l’endroit du patron du journal Africa News, Achille Kadima. Ce, alors qu’il était sous la menace d’une plainte du ministre des Affaires foncières Sakombi Molendo pour imputations dommageables, faux bruits ainsi que pour outrage envers un membre du gouvernement.
Faisant suite justement à cette plainte, le Procureur général près la Cour de cassation a sollicité de l’Assemblée nationale l’autorisation des poursuites contre lui.
Lire aussi Coup dur pour Kabila et son FCC: Jeanine Mabunda destituée par 281 Députés nationaux
A la plénière du 8 novembre, le président de la chambre basse du parlement, Christophe Mboso, a dénoncé le scandale que Daniel Safu a montré en singlet et dont la vidéo circule dans les réseaux sociaux. D’autres députés ont fustigé sa barbarie et la plénière a résolu de mettre en place une commission spéciale pour l’entendre afin de décider éventuellement de le mettre à la disposition du Parquet général près la Cour de cassation pour des poursuites judiciaires.
Vraiment sincère?
Voyant l’étau se resserrer autour de lui, Daniel Safu a résolu de présenter des excuses. Et de quelle manière !
En effet, habitué à des scènes théâtrales tant dans sa vie privée que publique, il a livré un numéro qui a sans doute fait rire même les victimes de ses injures publiques, outrage et menaces, en l’occurrence la pauvre sentinelle de son quartier, le journaliste Achille Kadima et le ministre Sakombi Molendo.
« Vous m’aimez et vous me l’avez démontré. Vous m’avez donné la responsabilité d’être parlementaire. Je suis venu pour trois choses : demander pardon aux mamans, demander pardon à mes collègues députés et demander pardon à toute la Nation entière. Pitié, pitié, ayez pitié pour moi! Tout comme nous implorons à Dieu de nous pardonner, je m’agenouille devant les mamans et la Nation », a-t-il déclaré sur un plateau de télévision.
Lire également Lapsus du prophète Joël Francis Tatu sur les tetela: Le malentendu entre l’homme de Dieu et sa famille maternelle dissipé
Comme le dit le proverbe français « Chassez le naturel, il revient au galop », Daniel Safu a affiché une attitude sarcastique et humoristique lors de cette sortie médiatique où il était censé afficher une attitude des plus sérieuses.
« Pardonnez-moi. Pardonnez-moi au nom de maman Mwilu, au nom de l’église. Les mamans catholiques, les mamans Marie, pardonnez-moi. Je suis votre fils. Ne me rejetez pas… Ramenez-moi sur le bon chemin parmi vous. Je m’agenouille devant vous pour vous demander de ne pas laisser faire ceux qui veulent démontrer que je suis pire. Vous les mamans, les jeunes filles, je me mets à genou devant vous…. Je présente mes excuses à la Nation congolaise. Je présente mes excuses aussi au Garant de la Nation et gardien des institutions, le président de la République, Félix Tshisekedi Tshilombo », a poursuivi ce député national.
RD44