En dépit de l’interdiction de l’hôtel de ville, les opposants vont manifester, ce samedi 13 mai à Kinshasa contre « l’insécurité grandissante, la vie chère et la misère du peuple, ainsi que le processus électoral chaotique ».
Les principaux leaders de l’opposition, Matata Ponyo, Martin Fayulu, Moïse Katumbi et Delly Sessanga, qui ont décidé d’unir leurs idées et forces pour mener des actions communes en vue d’obtenir l’organisation des élections dans le délai constitutionnel ont la double mission de mobiliser leurs militants et de contraindre les forces de l’ordre à les laisser marcher.
En République démocratique du Congo en général et à Kinshasa en particulier, une manifestation politique non interdite est parfois considérée comme une marche de santé.
Depuis l’ouverture démocratique du pays au début des années 1990, manifestation politique rime avec intervention de la police et parfois répression des manifestants.
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Championne des manifestations interdites au cours desquelles elle a perdu des centaines de ses militants, l’Union pour la démocratie et le progrès social (UDPS), aujourd’hui au pouvoir, a conscience que la décision du gouverneur de Kinshasa interdisant la marche de l’opposition risque de se tourner à l’avantage de celle-ci.
Habitué lui aussi des marches pacifiques interdites et/ou non, Martin Fayulu a confirmé que leur manifestation aura bel et bien lieu.
« Pour le Congo, nous allons marcher ce samedi 13 mai. Nous devons sauver le Congo, en disant NON à la balkanisation, à l’insécurité grandissante, à la vie chère et à un processus électoral chaotique », a déclaré le leader de l’Ecide.
De son côté, Matata Ponyo a lancé un message similaire aux kinois: « Sortons dans les rues de Kinshasa ce samedi pour manifester notre opposition au mal ».
Reste à savoir si l’opposition réussira à dicter sa loi au pouvoir.
Junior Lomanga
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