Le siège du territoire de Kabare (Sud-Kivu) à l’Assemblée nationale cherche un preneur. Incroyable mais vrai, les deux suppléantes de la députée national Marie-Ange Mushobekwa, invalidée en juin 2022 pour absentéisme, refusent de siéger….par loyauté à leur titulaire.
Lily Monga Masimbo et Dunia Rwabika Concilie font dorénavant partie du cercle fermé de congolais qui se démarquent sur le plan moral devant l’argent et les postes. Leurs noms ne vous disent rien et c’est normal car, ce sont des illustres inconnues du public. Elles sont respectivement première suppléante et deuxième suppléante de la députée nationale invalidée Marie-Ange Mushobekwa.
La présidente du parti politique Mouvement pour la cohésion nationale (MCN) et cadre du Front commun pour le Congo(FCC) conteste devant qui veut l’entendre son invalidation à l’Assemblée nationale.
Depuis une année, elle remue terre et ciel, multipliant les messages sur les réseaux sociaux, particulièrement sur Twitter, les correspondances au bureau de l’Assemblée nationale et des déclarations dans les médias pour dénoncer ce qu’elle qualifie d’une « main noire » qui est son elle, à la base de son invalidation.
Dans ce combat pour récupérer son siège, elle doit compter avec le soutien de ses deux suppléantes. Ces dernières ont transmis officiellement au président du bureau de la chambre basse du parlement leur démission des postes respectifs de première et deuxième suppléantes.
Raison évoquée : la loyauté à leur leader.
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« En effet, l’honorable Marie-Ange Mushobekwa m’avait fait totalement confiance en me désignant au poste de première suppléante, et j’avais accepté de l’accompagner dans son combat politique parce que c’est une femme des principes et des convictions. En aucun cas, je ne peux cautionner la manière dont elle a été déchue de son mandat, en violation flagrante du règlement intérieur de l’Assemblée nationale. Malgré son insistance, vous vous êtes opposé à examiner son recours et en plus, vous avez refusé que la plénière souveraine puisse examiner ses moyens de défense », a fait remarquer Lily Monga Masimbo à Christophe Mboso, dans sa correspondance datée du 8 juin 2023.
Loyauté et solidarité
Par conséquent, la première suppléante de l’élue de Kabare a informé au président de l’Assemblée nationale que « je m’interdis de remplacer l’honorable Marie-Ange Mushobekwa à son poste arraché arbitrairement et injustement. Je ne siégerai donc pas à l’Assemblée nationale ».
De son côté, la deuxième suppléante de l’ancienne ministre des Droits humains, à qui revenait de droit le siège, a elle aussi décliné l’offre.
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Dans une lettre adressée au président du bureau de l’Assemblée nationale en date du 11 juin 2023, Dunia Rwabika Concilie a en effet, justifié son refus de siéger « par loyauté à l’honorable Mushobekwa Marie-Ange » et « par solidarité envers elle qui a été invalidée arbitrairement et injustement de son siège ».
Un bel exemple de loyauté aux suppléants des autres députés nationaux dont certains souhaiteraient même la mort de leurs titulaires pour les remplacer.
Bien plus, la loyauté de ces deux femmes devrait interpeller également les députés nationaux de seconde main, suppléants d’hier, qui une fois à l’Assemblée nationale, se considèrent plus grands et plus visionnaires que leurs titulaires.
La déloyauté est une forme bénigne de la sorcellerie.
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