
Rappelée à Kinshasa depuis janvier dernier et soumise à la procédure disciplinaire à l’issue de laquelle elle a été notifiée de la décision de son rappel définitif, l’ancienne ambassadrice de la République démocratique du Congo à Paris, en France, Isabel Machik Tshombe, tente de rentrer en fonction par la fenêtre. A cet effet, elle a édulcoré les faits graves lui reprochés par sa hiérarchie pour obtenir une décision du Conseil d’État en sa faveur. Heureusement que le ministère des Affaires étrangères à rapidement réagi, pour mettre les points sur les i et rétablir la vérité.
Le weekend dernier, le Conseil d’État a enjoint le vice-premier ministre, ministre des Affaires étrangères et Francophonie de suspendre tous les effets de décisions prises contre Isabel Tshombe et lui a fixé un délai de 15 jours pour la rétablir dans ses fonctions.
Ce lundi 14 août 2023, le ministère des Affaires étrangères et Francophonie a publié un communiqué pour éclairer l’opinion sur le dossier.
Ce document signé par Alain Tshibanda Ngoy, conseiller en communication et porte-parole dudit ministère précise que « le dossier qui défraie la chronique actuellement est un dossier purement administratif et non politique, comme une certaine opinion veut le faire croire ».
Il affirme que « l’autorité hiérarchique de Madame Isabel Machik Tshombe, respectueuse de la loi, a scrupuleusement suivi la procédure disciplinaire depuis la constatation des faits graves » lui reprochés et « son rappel en consultation à la Centrale jusqu’à la conclusion de ladite procédure, et la notification de la décision de son rappel définitif par exploit d’huissier en date du 27 avril 2023 à 15 h 34′ », en passant par son audition dans la commission de discipline ad hoc instituée à ce sujet.
Le conseil d’État induit en erreur
La décision de son rappel définitif ayant déjà été communiquée officiellement au gouvernement français, Isabel Machik Tshombe ne peut donc plus prétendre être en suspension.
« C’est donc de manière volontaire que Madame Isabel Machik Tshombe a induit subtilement le Conseil d’État en erreur en lui faisant croire que la procédure disciplinaire ouverte à sa charge n’a pas été conclue, et en dissimulant la décision de son rappel définitif contenue dans les conclusions du rapport de la commission de discipline ad hoc », poursuit le cabinet du vice-premier ministre, ministre des Affaires étrangères et Francophonie, Christophe Lutundula Apala.
Il annonce que « toutes les dispositions qui s’imposent sont d’ores et déjà prises pour rétablir la vérité dans l’opinion et empêcher de ce fait Madame Isabel Machik Tshombe de continuer à manipuler l’opinion pour des buts inavoués, alors qu’elle est consciente du fait qu’il s’agit d’un dossier définitivement clos .»
Rappel des faits
En poste depuis janvier 2022, Mme Isabel Tshombe avait été sommée de rentrer à Kinshasa en janvier 2023 par une note du ministère des Affaires étrangères.
Le chef de la diplomatie congolaise lui reprochait notamment des « malversations financières dont votre responsabilité personnelle semble engagée pour un montant de 2.653.142,76 euros en onze mois » de gestion de l’ambassade, sur base des conclusions d’une mission de contrôle effectuée en novembre 2022.
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L’ex ambassadrice de la RDC à Paris était accusée de s’octroyer des avantages illicites exorbitants et d’avoir donné les mêmes avantages aux membres du personnel diplomatique.
En réaction, Isabel Machik Tshombe avait publié un tweet assassin à travers lequel elle avait qualifié de « forfaiture » la note de son autorité hiérarchique.
Junior Lomanga