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Mauvaise exécution du contrat PVA: Le gouvernement somme le belge Philippe de Moerloose de restituer l’argent

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L’argent de l’État, ça ne se bouffe pas comme la nourriture du deuil que l’on sert au premier venu. Ça se justifie par l’exécution de ce quoi en quoi il a été destiné. Sinon, on le restitue. C’est l’exigence à laquelle est soumis le belge Philippe de Moerloose, qui s’était tapé de millions de dollars de l’État congolais, à travers un contrat léonin obtenu avec la complicité de ses anciens parapluies du régime Kabila, dans le Programme volontariste agricole (PVA). Pour n’avoir pas réalisé correctement le contrat tel que convenu, il est sommé de restituer tout l’argent reçu. Alternance.cd vous propose un article de Scooprdc.net sur le sujet.

Mauvaise exécution du contrat PVA : le Belge Philippe de Moerloose sommé de restituer les fonds !

« Pataugeage du PVA : Le Belge Philippe de Moerloose, candidat à des poursuites judiciaires ! », titrait Scooprdc.net le 27 juillet dernier pour montrer comment ce Belge, à travers un contrat léonin, a roulé l’Etat congolais bien évidemment avec la complicité de certains dignitaires de l’ancien régime, dans le Programme volontariste agricole. Le média en ligne revient à la charge cette fois-ci avec la sommation faite à la société du Belge pour restituer au Trésor public congolais les fonds pour non exécution correcte du contrat.

En effet, pour 139,7 millions USD, Philippe de Moerloose avait gagné de la façon dont les Congolais ignorent, un marché de fourniture des équipements agricoles (tracteurs, moissonneuses battantes, semoirs…), des usines et des intrants dans tous les six sites du PVA, notamment Mongata à Kinshasa, Nkudi au Kongo central, Lubondayi au Kasaï central, Nkuadi au Kasaï oriental, Ruzizi au Sud-Kivu et Sakadi dans le Haut-Lomami en vue de la création d’une chaine de valeur intégrée.

Dans les clauses du contrat, la société DEM devait livrer au plus tard 2021 dans tous ces six sites, les infrastructures clé à la main pour permettre à Bio Agro Business (B.A.B), société ayant aussi signé le contrat avec le gouvernement congolais pour la gestion et l’exploitation de ces sites agricoles dont l’objet était de produire intensivement dans ces coins de la République différentes cultures vivrières selon les zonages. Mais jusqu’à présent, aucun site n’a eu ces infrastructures clé à la main. Et le projet patauge sérieusement.

Dans sa lettre adressée au ministre de l’Agriculture le 12 septembre dernier, le directeur général de B.A.B, Katchy Mulumba dénonce le manque à gagner réalisé et par l’Etat congolais et par B.A.B du fait des retards de livraison des équipements et usines du PVA par la société DEM du Belge Philippe de Moerloose, manque à gagner qu’il évalue à 89.575.576 USD en trois ans dont 68.507.248 USD pour l’Etat congolais et 21.068.328 USD pour B.A.B.

Mais déjà, le 16 août 2023, le ministre de l’Agriculture, Me José Mpanda Kabangu mettait en demeure le directeur de projet ai de DEM Mauritius LTD, représentant de Philippe de Moerloose.

« Je tiens à vous exprimer mon indignation quant au constat amer fait sur l’avancement des travaux de conciliation et le paiement des frais de douane afin de libérer le matériel bloqué à Lubumbashi, Uvira et Kinshasa », peut-on lire dans cette lettre de mise en demeure de Me José Mpanda qui fait remarquer au représentant de la société DEM que sa résistance à s’acquitter desdits frais auprès de l’agence en douane est inexplicable et inacceptable.

Pour non-exécution correction du contrat, le ministre réclame le remboursement au Trésor public après conciliation des comptes des fonds déjà perçus par le Belge pour ce marché.

Il y a lieu de noter qu’au niveau de la coordination du PVA, l’on déplore non seulement la qualité moins supérieure des équipements jusque-là livrés par DEM, mais aussi la surfacturation de ces derniers.

Qui est enfin Philippe de Moerloose ?

Né en 1967 à Watermael-Boitsfort, en Belgique, Philippe de Moerloose est arrivé à l’âge de 3 ans en République démocratique du Congo (ex-Zaïre), plus précisément dans la province du Katanga, où il passera son enfance et suivra un enseignement primaire et secondaire à Lubumbashi.

Fondateur de la société Demimpex (de Moerloose Import-Export) spécialisée dans la vente automobile et l’import-export de pièces détachées, il visera pour son premier marché l’Afrique malgré une conjoncture difficile à l’époque. Les premiers pays partenaires étaient la Belgique, le Zaïre, le Rwanda et le Burundi.

Bien qu’à la tête de plusieurs sociétés, c’est avec DEM Group (représentant exclusif des engins John Deere Construction & Forestry, Forestry, John Deere Agriculture et Hitachi), que le Belge Philippe de Moerloose a gagné sans passer par la procédure légale de passation des marchés publics, ce marché de fourniture à crédit des matériels et intrants agricoles et de construction des infrastructures et minoteries en faveur du Programme volontariste agricole (PVA). Montant pour acquisition de ces matériels et intrants agricole y compris la construction des infrastructures : 139,7 millions USD dont plus de 80 millions USD déjà perçus par la société DEM Group de Philippe de Moerloose.

Lire aussi L’occident et nous: Paradigmes  pour un nouveau partenariat Win-win( Tribune d’Alfred Mote) 

Le contrat avec PVA n’est que le seul cas où le Belge qui évite de venir à Kinshasa, a dépouillé le Trésor public. Car bien avant, une enquête dénommée « Congo Hold-up » menée par De Standaard, Le Soir et RFI avec Mediapart, PPLAAF et le réseau européen EIC, démontre déjà en 2021 que l’homme d’affaires Philippe de Moerloose, nominé au prix de « manager de l’année » en Belgique, ne s’est pas seulement enrichi en vendant aux autorités congolaises du matériel avec des marges bénéficiaires très largement supérieures à la moyenne, mais il a également su profiter de la fiscalité avantageuse de certaines paradis fiscaux.

Sa success story, décrivent les enquêteurs, a été bâtie grâce à de gigantesques contrats surfacturés passés avec les autorités congolaises sous le règne de l’ancien président Joseph Kabila. Et l’enquête Congo Hold-up, basée sur la fuite de 3,5 millions de documents bancaires confidentiels, a révélé qu’il avait gagné des centaines de millions de dollars dans cette ancienne colonie belge en imposant des tarifs prohibitifs sur l’achat de ses engins de chantier et tracteurs.

Avant « Congo Hold-Up », une autre enquête sous le nom de « Panama Papers » a révélé comment Philippe de Moerloose avait créé en juin 2004 une société offshore au Panama, Pangun Holdings Corporation. Celle-ci lui servait à financer des investissements dans le domaine de l’aviation en RDC, à en croire les enquêteurs. Le belge avait, à partir de 2009, commencé à investir dans plusieurs secteurs stratégiques de l’économie congolaise : mines, cimenterie, hôtellerie où il a brassé frauduleusement des millions USD.

Bref, sous Joseph Kabila, Philippe de Moerloose a été le fournisseur « d’équipements » variés : des moulins à maïs, des corbillards et plus de 45.000 « bicyclettes de ville » dont les paiements de 94 millions USD ont été faits par la Banque centrale du Congo sur un compte bancaire de HMIE en Suisse. D’autres paiements louches ont été inventoriés par les enquêteurs de « Congo hold-up », toujours en termes de millions USD.

Philippe de Moerloose a également utilisé ces sociétés offshores pour exporter du matériel plus controversé, notamment les 150 camions Kamaz -des engins russes appréciés pour leur robustesse et leur polyvalence- qui ont servent à l’Armée et ont servi à la CENI pour les élections de décembre 2018. Un marché juteux sans avis de de non objection.

Il faut aussi dire que dans ses aventures, Philippe de Moerloose a aussi roulé la Minière de Bakwanga (MIBA) qu’il a dépouillée de 20 millions USD.

Lire également Privatisation du port de Matadi: plus de 10 mille agents de l’Ex-Onatra offerts en holocauste à Bolloré et MSC

Si tout l’argent gagné frauduleusement sous Kabila n’est pas à réclamer, beaucoup estiment que l’utilisation des 139,7 millions USD du PVA reçus sous Tshisekedi par Philippe de Moerloose doit être retracée à travers un audit. Pour cela, l’Inspection générale des finances (IGF) devra être mise à contribution car il s’agit de l’argent du contribuable congolais.

D’après les dernières informations parvenues à Scooprdc.net, le Belge qui s’est installé à Bruxelles, refuse de mettre ses pieds à Kinshasa, craignant les ennuis.

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