A peine commencée, la campagne électorale pour la présidentielle en République démocratique du Congo s’emballe déjà. Alors qu’ils sont vingt-six candidats dans la course, deux capitalisent l’attention des médias et des électeurs. Il s’agit du président candidat à sa propre succession, Félix Tshisekedi et de l’opposant Moïse Katumbi. La bataille prend les allures d’un deuxième tour qui ne dit pas son nom.
Entouré de plusieurs poids lourds de la scène politique congolaise dont l’ancien président de l’Assemblée nationale Vital Kamerhe, l’ancien vice-président de la République Jean-Pierre ou encore le président du sénat Bahati Lukwebo, tous cadres de l’Union sacrée de la nation, Félix Tshisekedi est favori, mieux était donné comme favori. Du moins jusqu’au 20 novembre 2023, date à laquelle Moïse Katumbi a mis en marche sa redoutable machine de campagne électorale dotée notamment d’une logistique qui n’a rien à envier au président en fonction.
Depuis, tous les médias ou presque ne parlent que de Tshisekedi et Katumbi. S’étant lancé à l’assaut respectivement de la Grande Orientale et du Kongo central, ils drainent des foules ça et là et se livrent à une véritable guerre de foules.
Les deux protagonistes se cognent à distance et ignorent clairement d’autres candidats.
Moïse Katumbi a bénéficié d’un renfort de taille avec le ralliement, le jour de son entrée en lice dans la campagne électorale, le 20 novembre, de trois candidats présidents à savoir l’ancien premier ministre Matata Ponyo, Franck Diongo et Seth Kikuni. Si l’apport de deux derniers cités reste à prouver, celui du sénateur du Maniema n’est pas négligeable, Matata ayant une notoriété et une reconnaissance nationales indiscutables.
Ça dort chez Fayulu
Entre temps, le candidat Martin Fayulu parcourt son Grand Bandundu originaire pour le compte de sa campagne électorale. Même si celui qui est arrivé deuxième à la présidentielle de 2018 est porté en triomphe par ses militants, ses pleins ne bénéficient pas de la même couverture médiatique et d’une même attention que ceux des candidats numéros 20 et 3.
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Qu’à cela ne tienne, le candidat numéro 21 reste serein, espérant récupérer l’imperium dont il se plaint qu’on lui a volé en 2018.
Dr Denis Mukwege lui, semble être (encore) dans la phase des préparatifs de sa campagne électorale. Le Prix Nobel de la paix a d’ailleurs présenté son projet de société ce mardi 21 novembre et semble résister à la pression de ceux qui lui demandent avec insistance de désister au profit de Moïse Katumbi.
De mauvaises langues commencent à le qualifier de candidat trouble-fête, estimant que bien que crédible à l’international, il n’aurait ni les moyens financiers ni les ressources humaines nécessaires pour concurrencer les deux principaux candidats précités.
Delly Sessanga inapte?
Pareil avec l’ancien premier ministre Adolphe Muzito qui, après avoir pris distance de Martin Fayulu, semble être incompatible avec Katumbi. Lui aussi présente son projet de société ce mercredi avant de se lancer dans la campagne électorale.
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Deux autres candidats, Delly Sessanga et Constant Mutamba sont sur le terrain, mais force est de constater que leur campagne électorale n’est suivi que par leurs abonnés sur les réseaux sociaux.
Quant à Noël Tshiani, candidat «de père et de mère », son unique actualité depuis le début de la campagne électorale est le premier honneur militaire lui donné par les 25 éléments de la police mis à sa disposition par l’État conformément à la loi électorale.
D’autres candidats ont littéralement disparu de la circulation.
Jean Pérou Kabouira