Une course contre la montre est engagée entre les candidats présidents de la République cette semaine. Six jours après le début de la campagne électorale, presque tous les candidats ont versé dans l’improvisation des discours, les uns et les autres multipliant les attaques et les promesses. Rien ou presque en rapport avec leurs projets de société.
De vingt-six candidats au départ, on assiste à une bipolarisation de l’élection présidentielle du 20 décembre prochain. Les deux protagonistes, le président sortant Félix Tshisekedi et l’opposant Moïse Katumbi se lancent de rafales, qui polluent le débat politique.
En effet, dès leur entrée en lice respectivement au stade des Martyrs de Kinshasa pour l’un et à Kisangani pour l’autre, aucun des deux n’a axé son discours de campagne sur son programme.
Guerre des pleins et plus rien?
Si le candidat numéro 20 appelle partout à ne pas voter pour le « candidat de l’étranger », le candidat numéro 3 répète lui que le président sortant a échoué sur tous les plans et ne mérite pas un second mandat, le qualifiant de « candidat valium ».
Et puis, plus rien de part et d’autre, en dehors évidemment de promesses distribuées gratuitement comme de la manne aux israélites.
Ainsi, on a pu entendre un candidat promettre d’organiser la CAN et de baisser le taux de change dans quelques jours s’il obtient un deuxième mandat. De son côté, son adversaire principal, tout en prétendant ne pas être homme de promesses, a lui aussi distillé quelques promesses, notamment de finir la guerre de l’est dans six mois et de s’installer au Nord-Kivu s’il est réélu.
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Bien plus, la centaine de twitos et de journalistes engagés par les candidats Félix Tshisekedi et Moïse Katumbi passent le plus clair de leurs communications à présenter les pleins de leur employeur et de se moquer de ce qui est présenté comme une faible mobilisation de son adversaire.
Dans ces conditions, les électeurs risquent de rester sur leur faim et de manquer d’arguments pour faire le meilleur choix dans l’urne le 20 décembre prochain.
Des analystes espèrent que d’autres candidats à l’instar du Prix Nobel de la paix Dr Denis Mukwege et l’ancien premier ministre Adolphe Muzito pourront relever le niveau du débat, en présentant aux électeurs lors de leurs discours de campagne, les solutions qu’ils envisagent aux problèmes qui rongent la société congolaise.
Junior Lomanga