Absent du pays depuis les élections du 20 décembre 2020 où il a échoué à tous les niveaux, le président du Mouvement lumumbiste progressiste (MLP) remue terre et ciel pour se retrouver dans la gestion du pays. Depuis Paris en France, Franck Diongo a publié une déclaration qui sonne comme un appel de pied à la fois au pouvoir et à la coalition rebelle Alliance fleuve Congo (AFC)/M23 dirigée par Corneille Nangaa.
Moins d’un mois après la prestation de serment du président réélu Félix Tshisekedi, des opposants se bousculent au portillon pour faire ouvertement acte de leur volonté de rejoindre les rangs du pouvoir.
Après Matata Ponyo, qui a fait part de sa disponibilité, par le biais du secrétaire général de son parti politique, Leadership et gouvernance pour le développement (LGD), Franklin Tshiamala, de travailler avec l’actuel chef de l’État, c’est autour de Franck Diongo de faire les yeux doux au pouvoir.
Tous deux candidats à la dernière élection présidentielle s’étant ralliés à la candidature de Moïse Katumbi, chacun se soucierait actuellement de son propre avenir politique.
Si l’ancien premier ministre espère retrouver la primature où il a fait ses preuves pendant plus de quatre ans sous Joseph Kabila, le leader du MLP lui, recourt à une vielle recette qui a souvent marché en République démocratique du Congo : le dialogue.
En effet, Franck Diongo soutient qu’ « un dialogue inclusif s’impose de toute urgence entre toutes les couches socio-politiques de la nation », pour « l’organisation d’une transition, en vue de préparer des bonnes élections crédibles et transparentes dans un délai le plus bref possible ».
Alors qu’il a été candidat malheureux à la présidentielle, aux législatives nationales ainsi qu’aux législatives provinciales du 20 décembre dernier, contrairement à Matata Ponyo qui fait partie des meilleurs élus de la République, cet opposant affirme « qu’on a volé notre victoire » et que « les résultats tels que proclamés par la CENI ne reflètent nullement la volonté du peuple telle qu’exprimée dans les urnes ».
Pour Franck Diongo, ce dialogue dit inclusif devrait impliquer toutes les composantes de participants, où toutes les parties auront un statut égal, c’est-à-dire identique et unique.
Il s’agit selon lui, de l’opposition politique ayant participé au processus électoral avec Moïse Katumbi(i), l’opposition politique ayant boycotté le processus électoral avec Joseph Kabila(ii), l’opposition armée AFC- Alliance fleuve Congo avec tous les autres groupes armés{Ndlr, y compris le mouvement terroriste M23} (Nord Kivu, Sud Kivu, Maniema, Katanga, Ituri, Bandundu,…) représentés par leur coordinateur Corneille Nangaa (iii); la société civile représentée par les églises catholiques et les protestants(iv); le gouvernement{majorité Union sacrée de la nation } de Félix Tshisekedi (v).
La position ferme de Tshisekedi
Heureusement que dans son discours d’investiture, le président de la République a tendu la main à toutes les forces politiques du pays.
Sauf que Félix Tshisekedi a fermé hermétiquement la porte à tout dialogue avec le M23 et le Rwanda.
"Aucun dialogue ne peut et ne pourra intervenir avec notre agresseur tant qu’il occupera, quelle qu’en soit l’étendue, une portion de notre territoire. Et tant que cette situation perdurera, les FARDC demeureront, quoi qu’il en coûte, commises à leur poursuite ; et ce, jusque dans leurs derniers retranchements. En d’autres termes, nous n’accepterons aucun compromis, quel qu’il soit, qui n’aurait d’autres objectifs que la sauvegarde de la souveraineté, de l’intégrité territoriale et de la stabilité de la République démocratique du Congo. Aucun compromis, qui aura pour effet de porter atteinte aux droits inaliénables du peuple congolais à la vie et à la pleine jouissance de ses richesses", a déclaré le chef de l'État dans son message lors de la traditionnelle cérémonie d'échange de vœux avec les diplomates accrédités en RDC, mardi 30 janvier dernier.
Il s’accroche à l’accord de Nairobi et à la feuille de route de Luanda, qui exigent la cessation des hostilités, le retrait du M23 des zones occupées et le retour des réfugiés dans leurs pays d’origine avant toute autre solution diplomatique.
Junior Lomanga
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