Et si les voix obtenues de toutes les machines à voter qui se seraient retrouvées entre les mains de certains candidats lors des élections du 20 décembre dernier n’étaient pas prises en compte par la Commission électorale nationale indépendante (CENI)? Pour avoir été au centre du processus électoral pour le compte de la mission d’observation électorale de la Conférence épiscopale nationale du Congo et de l’Eglise du Christ au Congo (MOE CENCO-ECC), Mgr Donatien Nshole soutient que le vote électronique devrait être comparé aux PV signés par les observateurs pour confirmer qu’il y a eu bourrage d’urnes comme le prétend l’opposition.
Alors que la CENI publie les résultats provisoires de la présidentielle ce dimanche 31 décembre, il n’y a plus de doute sur l’identité du vainqueur. Il s’agit, au regard des tendances publiées par la Centrale électorale, de Félix Tshisekedi.
Lors de la publication de son rapport préliminaire, la MOE CENCO-ECC a indiqué qu’un candidat a largement distancé ses concurrents avec plus de 50% de voix. D’aucuns pensent qu’il s’agit du président sortant étant donné que contrairement aux élections de 2018, la CENCO semble moins alarmante.
Pour Mgr Donatien Nshole, il est trop tôt pour la CENCO de se prononcer sur les résultats.
"Tricher avec le dispositif électronique de votre (DEV) mis en place par la CENI, n'est pas aussi facile que certains le pensent. Vous pensez que les gens vont aller voter chez eux et attribuer ces votes à un bureau de vote… Entre temps, ils ne sont aussi sûrs que les résultats de ces bureaux de vote seront les mêmes que ceux contenus dans les PV des observateurs. Certains PV que nous avons ici ne sont pas signés. Si la CENI publie les résultats provisoires par bureau de vote, nous pourrons comparer. On pourra à partir de certains PV que nous détenons vérifier la cohérence des résultats de la CENI. Ce sont là des indices qui nous permettront de vérifier. Or, jusque-là, la CENI n'a pas encore publié ses résultats bureau de vote par bureau de vote. Donc c'est trop tôt pour nous de nous prononcer", a-t-il expliqué au micro du journaliste indépendant Fabien Kuswanika.
Jean Pérou Kabouira
