C’est un nouvel épisode dans l’interminable feuilleton de la guerre d’agression qui sévit en République démocratique du Congo. Alors que la situation sur terrain se dégrade davantage, les États Unis réaffirment leur engagement à travailler avec tous les partenaires régionaux pour mettre fin à l’escalade de la violence.
Dans un court message publié ce lundi 5 février 2024, les USA, qui sont engagés dans la quête d’une solution durable à la crise sécuritaire entre Kinshasa et la coalition Kigali/M23, font état d’un appel lancé aux groupes armés.
«Nous avons fermement appelé tous les groupes armés non étatiques, y compris le M23 sanctionnés par les États-Unis, à cesser les hostilités et à déposer les armes », a-t-on annoncé.
Sans surprise, ils reconnaissent que le Rwanda soutient le M23.
« Nous appelons de nouveau le Rwanda à cesser de soutenir le M23 et à immédiatement retirer les Forces armées rwandaises du territoire congolais, étant donné que leur appui à ce groupe armé n'a servi qu'à déstabiliser davantage l'est de la RDC », précise le communiqué des USA.
Et de conclure que « les États-Unis soulignent depuis longtemps qu’il est primordial que tous les États respectent la souveraineté et l’intégrité territoriale de chacun. Toute autre affirmation contraire est fausse ».
Dans l’opinion congolaise, cette déclaration convainc peu. Certaines langues estiment en effet, que le pays de Joe Biden manque de fermeté envers le Rwanda.
Ceux qui sont de cet avis relèvent notamment l’absence des mesures contraignantes contre Kigali, qui continue à bénéficier d’un accès privilégié au sein de l’administration américaine.
« Le vrai destinataire de ce message, analyste un chercheur en relations internationales, c'est en réalité le peuple congolais, qui depuis quelques jours, commence à fustiger ouvertement l'inaction, sinon la complicité de la communauté internationale avec à sa tête les États Unis face au drame qui se passe dans l'est. Il fallait lui offrir quelque chose, un message soit-il, sans aucun impact réel sur le terrain ».
Un point de vue corroboré par un professeur en sciences de l’information et de la communication, qui note qu’au regard des concepts choisis dans le message publié ce jour, « les États Unis supplient le Rwanda ».
Jean Pérou Kabouira