Loin d’être le favori, Martin Fayulu a été désigné, à la surprise générale, candidat commun de l’opposition à l’élection présidentielle. Ainsi en ont décidé les 7 principaux leaders de l’opposition congolaise à l’issue de leur conclave tenu à Genève du 9 au 11 novembre 2018. Ce choix ne fait pas l’unanimité dans certains états majors politiques de l’opposition, notamment à l’UDPS et à l’UNC.
Les congolais sont visiblement habitués aux surprises. Après la désignation d’Emmanuel Ramazani Shadary qui a pris de cours tous les caciques de la Majorité présidentielle, c’est autour des leaders de l’opposition de vivre leur surprise.
Se trouvant au bord de l’échec, la médiation menée à Genève par Alan Doss, ancien patron de la Monusco a finalement abouti. Et le moins que l’on puisse dire, les sept candidats validés et invalidés, fermés dans un hôtel et privés de leurs téléphones portables ont fait le nécessaire. A défaut d’échouer, ils se sont surpassés pour désigner leur dénominateur commun. Ce dernier, n’ayant pas d’assises politiques contrairement aux autres concurrents a pourtant une carrière et une réputation à brandir.
Né le 21 novembre 1956 à Kinshasa, de parents originaires de l’ex province du Bandundu, cet homme politique expérimenté est un intellectuel reconnu et un dur à cuire.
Réputé pour sa constance politique, il a gardé son indépendance politique et financière depuis son entrée en politique au début des années 1990. Président national de l’ECIDé, il a été élu doublement député national et provincial en 2006 mais il a choisi de siéger à l’Assemblée provinciale.
En 2011, il est élu député national et devient coordonnateur des forces politiques et sociales acquises au changement, ce qui le rapprochera des mouvements citoyens et de la société civile.
Il est l’unique député national à avoir renoncé à son siège et aux avantages qui en découlent au motif que le mandat de l’actuelle législature est largement dépassé.
Se battre pour des élections crédibles
Alors que certains de ses pairs avaient rejoint le camp du pouvoir ou quitté précipitamment le pays pour ne pas participer à une manifestation pour exiger la tenue des élections, il avait pris le risque d’affronter les coups de balles et les gaz lacrymogènes dans les rues de Kinshasa. Blessé, il s’est retrouvé dans un hôpital mais il est resté toujours aussi constant.
Farouche opposant à l’utilisation de la machine à voter et au fichier électoral non nettoyé, il est déterminé à lutter pour des élections véritablement crédibles. Il va mener ce combat au sein de la nouvelle coalition de l’opposition dénommée Lamuka.
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