Home Politique Grand angle : Ces ministres qui font pire que leur ex collègue de l’économie

Grand angle : Ces ministres qui font pire que leur ex collègue de l’économie

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Jugé incapable de faire face à la flambée des prix des produits de première nécessité et de n’avoir pas appliqué une politique cohérente pour soutenir les pêcheurs locaux, le ministre de l’économie nationale a été déchu de ses fonctions par l’Assemblée nationale, le 30 mars dernier. Le gouvernement a pris acte de sa déchéance et a réaffirmé « son attachement à toutes les valeurs démocratiques inscrites dans la Constitution ».

Mais à voir de près, Jean-Marie Kalumba n’était pas le pire ministre du gouvernement Sama Lukonde. Au regard de leurs prestations, certains de ses collègues mériteraient une même sanction de la part de l’Assemblée nationale. Petit tour d’horizon d’une short liste qui, n’est pas une mise en lumière des « meilleurs Warriors », mais plutôt un épinglage beaucoup moins valorisant.

Muhindo Nzangi

Sa nomination à la tête du ministère technique ayant en charge l’enseignement supérieur et universitaire (ESU) confirme le dicton populaire Kinois selon lequel « chance eloko pamba »( en français, la chance sourit à n’importe qui).
Avec raison car, Muhindo Nzangi a déçu sur toutes les lignes.


En effet, dès sa prise de fonction, le ministre de l’ESU a brillé par un populisme infantile qui l’a poussé notamment à promettre de construire des villas pour les professeurs alors que ces derniers se battent encore pour l’amélioration de leur salaire.

Depuis, il n’a jamais organisé de sortie publique sans dérapage au point d’agacer le Premier ministre et même le Chef de l’Etat. Ce dernier l’a recadré en conseil des ministres, en lui demandant de ne pas appliquer dans la précipitation le système LMD sur tous les établissements de son secteur.

Lire aussi ESU: Muhindo Nzangi, trop de vitesse et des gaffes au passage!

Muhindo Nzangi fait partie des membres du gouvernement dont les arrêtés ont été suspendus par le Premier ministre.

Le comble, en dépit des états généraux de l’ESU organisés à Lubumbashi l’année dernière, son mandat reste marqué par une série de grèves des Professeurs d’universités, des chefs de travaux et des assistants, qui ont perturbé le déroulement de l’année académique 2021-2022.

Logiquement, d’aucuns pensent que wi l’incompétence, au sens que lui donne l’Assemblée nationale avait un autre nom, elle s’appelerait certainement Muhindo Nzangi.

Daniel Aselo

Environ une année après sa nomination au poste de Vice-premier ministre, ministre de l’Intérieur, Sécurité, Décentralisation et Affaires coutumières, Daniel Aselo n’a visiblement pas encore réalisé qu’il est le numéro deux du gouvernement. Pour cause, il continue à tenir un discours ordurier, inadmissible à ce niveau de responsabilité.

Incapable de supporter sa colère et sa langue, il est aussi incapable de garder certains secrets. Les députés provinciaux des 26 provinces du pays ont payé un prix fort de son manque de maîtrise lors de l’atelier d’appropriation du développement à la base des 145 territoires organisé à l’initiative du Président de la République en mars dernier au Palais du peuple.

Pour l’avoir chahuté, ils ont eu droit à des paroles irresponsables et désobligeantes qui ont choqué l’opinion publique .

(Pour plus d’informations sur le bilan de Daniel Aselo, lire Kongo Central : Daniel Aselo méconnaît l’autorité de Félix Tshisekedi et risque gros! Et Mbuji-Mayi : Faute d’un hôtel, Daniel Aselo sous logé gratuitement dans une famille d’accueil )


Supportant mal les critiques de députés nationaux de sa gestion de la territoriale, Daniel Aselo est allé jusqu’à révéler devant une pile de caméras que le Président de la République a envoyé la bagatelle somme de 500 000 USD à chaque province mais que cet argent n’aurait bénéficié qu’à un petit groupe de députés provinciaux.

Ayant apparement perdu de vue qu’il est un membre du gouvernement et à ce titre soumis au devoir de réserve sur de sujets comme celui-ci, il s’en est pris aux députés provinciaux, députés nationaux et sénateurs dont ceux du Sankuru, les accusant d’avoir pris en otage leurs provinces.

Quelques jours plus tard, le VPM Daniel, répondant à une question orale avec débat lui posée par le député national Jean-Pierre Kayembe, a regretté ses propos et présenté ses excuses devant l’Assemblée nationale. Mais ça aurait été trop tard car, on apprend qu’une soixantaine de députés nationaux aurait paraphé la motion de défiance contre ce membre du gouvernement.

Sur le même sujet RDC: La Police tue un civil et tire sur un ministre en fonction : Daniel Aselo trop préoccupé par la gestion de son Cabinet

Bien plus, le ministre UDPS de l’Intérieur éprouverait de difficultés à gérer son propre cabinet dirigé par un membre de la famille biologique du Chef de l’État, que l’on dit plus autoritaire que lui.

Dans ces conditions, pas donc surprenant que Daniel Aselo soit incapable d’empêcher, tout patron de la sécurité et intérieur qu’il est, les bagarres à répétition des écoliers devant le bâtiment qui abrite son cabinet de travail.

Et dire que c’est de lui que dépendent la police et d’autres services de sécurité ferait penser à une erreur de casting.

Augustin Kibassa Maliba

Il a été surnommé le ministre du RAM, du nom de la taxe du Registre des Appareils Mobiles imposée aux utilisateurs des téléphones mobiles par son ministère.

Le ministre des PT-NTIC allait être, n’eût été ses soutiens à tous les niveaux du régime Tshisekedi, le premier membre du gouvernement à être destitué par l’Assemblée nationale depuis 2006 en République Démocratique du Congo.

Interpelé par l’Assemblée nationale qui n’a jamais été satisfaite de ses explications sur la destination qu’ont prises les fonds générés par la taxe RAM, Augustin Kibassa Maliba a été sauvé de justesse, non sans avoir encaissé des qualificatifs peu honorifiques de la part des élus nationaux. (Au sujet du RAM, lire Courte joie pour les utilisateurs des téléphones mobiles : La taxe RAM revient sous une nouvelle forme maligne et Assemblée nationale: La commission ECOFIN dit n’avoir pas retracé la taxe RAM )

Sous d’autres cieux, il allait être considéré comme un ennemi public, tellement la taxe RAM instaurée par l’Autorité de Régulation des Postes et Télécommunications (ARPTC), un service de son ministère, a fait plus de dégâts au plan social aux congolais que ce qui est reproché à l’ancien ministre de l’économie nationale Jean-Marie Kalumba.

Serge Nkonde

Ministre des Sports et Loisirs aux termes de l’Ordonnance présidentielle portant nomination des membres du gouvernement Sama Lukonde, Serge Nkonde est en réalité Ministre du football de fait.

Les deux matchs des barrages de la RDC contre le Maroc pour les qualifications à la Coupe du monde Qatar 2022 ont mis en lumière son manque d’organisation et son attachement au superflu en lieu et place de l’essentiel.

Entre mise à l’écart de la fédération congolaise de football (FECOFA), folklores stériles, politisation à outrance de ces deux matchs et une gestion décriée des fonds, Serge Nkonde s’est déshabillé. (Lire Léopards foot : Tout ça pour ça ? et RDC -Maroc : ce que je dénonce ! )


En plus de l’élimination des Léopards par les Lions d’Atlas, il a offert aux congolais une histoire digne de la République imaginaire de Gondwana, en se perdant au Nigeria avec le jet qu’il a loué pour faire le déplacement du Maroc pour assister au match retour. Conséquence : 20 000 dollars américains ont été bousillés inutilement pour payer la caution exigée par la Régie des voies aériennes du Nigeria.

Entre temps, la ligue nationale du football congolais(LINAFOOT) est à l’arrêt faute des moyens financiers pour les déplacements des équipes.

Seul Dieu sait si Serge Nkonde aura le courage de montrer un jour sa photo à côté de son jet au Nigeria à ses enfants des années plus tard.

Les autres ministres qui peuvent prolonger cette liste sont entre autres, Tony Mwaba de l’enseignement primaire secondaire et technique (EPST), Adèle Kanyinda, ministre d’État en charge du Portefeuille etc.

Les deux ont pour point commun d’avoir livré un combat contre l’inspection Générale des Finances (IGF). Si Adèle Kanyinda s’est rattrapée en désapprouvant les mandataires sulfureux, Tony Mwaba n’a pas encore désarmé.

Jean Pérou Kabouira

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