Les jours de Gilbert Bokungu au poste de président de l’Assemblée provinciale de la Tshopo sont comptés. Les pétitions initiées contre lui et contre le vice-président continuent à enregistrer des signatures. La sienne totalisait, au vendredi 13 mai 2022, huit signatures. On attend que la mise en place du bureau d’âge par le directeur administratif de l’Assemblée provinciale pour traiter sur leur sort.
Selon le député provincial Jacques Mandiongwe, un des initiateurs desdites pétitions, il est reproché au président de l’Assemblée provinciale plusieurs griefs notamment, la non maitrise et la violation intempestive tant de la Constitution que du règlement intérieur de l’Assemblée, l’incompétence notoire ou encore l’entretien de milices pour attaques les députés provinciaux.
« On reproche au Président l’incompétence, il est très incompétent. Il agit souvent sous émotions. La journée d’hier { jeudi 12 mai 2022} il a commis des bêtises. Ayant appris par des rumeurs qu’il y aurait une motion en gestation contre lui alors qu’en réalité, il n’y avait aucune motion contre lui, il a entretenu un groupe de gens que je qualifie de milices, qui sont venus à l’Assemblée provinciale perpétrer des troubles, brûler des pneus. Et le président a instruit aux policiers commis à la sécurité du siège de l’Assemblée provinciale de ne rien faire. Ces gens ont commis toutes ces bavures sous l’oeil impuissant des éléments de la police nationale congolaise commis à la garde de l’Assemblée provinciale, parce que c’était sur instruction du Président. Ils ne se sont pas limités là. Il a envoyé ses gens semer des désordres devant les résidences de quelques députés provinciaux qu’il estime être parmi les signataires de la fameuse pétition qui n’existait pas encore », a témoigné le député provincial Jacques Mandiongwe.
A l’en croire, c’est après ces attaques que lui et ses collègues ont décidé d’initier une pétition contre le président de l’Assemblée provinciale, mais aussi contre le vice-president, qui était déjà dans leur viseur.
« La pétition est déjà signée par huit députés provinciaux. Pour déposer la pétition, il suffit d’avoir 3 signatures sur 28 sièges que compte notre organe délibérant. Nous attendons la convocation de la plénière par le directeur administratif de l’Assemblée provinciale pour installer le bureau d’âge, qui va convoquer la plénière pour examiner les différentes pétitions contre les deux membres du bureau », a-t-il précisé.
Il fait chier un député provincial
A la question de savoir ce qui les pousse à qualifier Gilbert Bokungu d’incompétent, l’un des initiateurs de la pétition contre lui l’accuse de ne pas maîtriser les lois du pays et même le règlement intérieur de la chambre qu’il dirige.
« Nous avons un président qui a des difficultés à interpréter les articles de notre règlement intérieur. Il met la population de la Tshopo dans des confusions parce qu’il ne maîtrise pas certaines lois du pays et même notre propre règlement intérieur. Ce qui est très grave », a déploré le député provincial Jacques Mandiongwe.
A titre illustratif, il a évoqué le cas du député provincial Jean-Pierre Litema Yeni qui, après avoir été nommé ministre provincial et avoir démissionné du gouvernement provincial, s’est vu empêcher de siéger à l’Assemblée provinciale par le président pour un motif non encore élucidé.
« Récemment, il y avait même un dossier qui a opposé un député provincial élu, qui avait été nommé comme ministre et le suppléant qui l’avait remplacé au moment où il était au gouvernement provincial. Ayant déposé sa démission du gouvernement provincial, il a saisi le président pour sa réintégration au niveau de l’Assemblée provinciale. Mais ce dernier ignorant les lois du pays, ne maîtrisant pas non plus notre règlement intérieur, a empêché à ce député d’avoir accès à l’hémicycle. Aujourd’hui, c’est près de deux mois qu’il n’arrive pas à siéger à cause du président de l’Assemblée provinciale. Le député avait saisi la Cour d’appel de Kisangani par une requête en référé, la Cour d’appel a rendu l’ordonnance du référé instruisant le président de l’Assemblée provinciale de laisser à ce député l’accès à l’hémicycle. Mais le président de l’Assemblée n’a pas mis cette ordonnance en exécution parce qu’il se croit être plus fort », a fait remarquer le député provincial Jacques Mandiongwe.
Contacté par alternance.cd pour avoir sa réaction, le président de l’Assemblée provinciale de la Tshopo n’a pas encore réagi.
Junior Lomanga