A Ngwaka, un quartier populaire de la commune de Kinshasa, une certaine psychose s’est emparée de la population à cause de la présence des jeunes désœuvrés et délinquants dans les rues. Chaque jour, ils raquettent les passants de jour comme de nuit, dans l’indifférence totale de la police et des autorités municipales.
Dans la commune de Kinshasa, certains quartiers sont vivement déconseillés aux personnes qui cherchent de maisons à louer. C’est le cas du quartier Ngwaka. Pourtant situé à moins d’un kilomètre du centre ville, ses habitants sont loin de vivre dans la sécurité et la tranquillité.
Ils sont littéralement terrorisés par des bandes de jeunes désœuvrés, qui passent le plus clair de leur temps dans les rues.
Ces jeunes désœuvrés organisent chaque jour une sorte de péage, notamment aux coins des avenues Sankuru-Usoke, Village-Usoke, Wangaka-Rails, Bomu-Sankuru et la liste n’est pas exhaustive.
« Chaque jour, je dois prévoir au moins 1500FC(0.73 USD) pour distribuer aux jeunes du coin de mon avenue à l’aller et au retour pour éviter d’être agressée », témoigne une habitante de l’avenue Itaga.
Comme elle, le propriétaire d’une parcelle abritant plusieurs dépôts située sur avenue Luvwa admet coopérer dans une certaine mesure avec les voyous de son avenue.
« Je leur donne un peu d’argent pour ma protection et celle de mes locataires, dit-il, en expliquant que ce n’est toujours pas facile car, ils demandent chaque jour et quand vous ne leur donnerez pas, ils se mettront en colère ».
Pour en savoir plus, une de nos journalistes a parcouru, équipée d’un petit dictaphone et munie d’un sac à main vide, quelques avenues du quartier Ngwaka dans la soirée du mardi 9 août 2022.
Le constat qu’elle a fait est très amer et inquiétant : « A chaque coin de rue, il y a plusieurs jeunes aux cheveux bizzares et aux attitudes de Kuluna(ndlr délinquants urbains) qui sèment la terreur. Durant mon itinéraire, j’ai été approchée à trois reprises, mais à chaque fois, je leur donnait quelque chose et ils me laissaient passer ».
La priorité des autorités municipales est ailleurs
Ce témoignage a été confirmé par des habitants des avenues Tshuapa, Kato, Luvwa, Mbomu et Usoke, qui déplorent ce qu’ils qualifient de l’abandon total de leur quartier par les autorités municipales.
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En parlant justement des autorités municipales, il faut reconnaître que des efforts sont fournis par la bourgmestre de la Commune de Kinshasa, Pepitho Kilala pour remettre de l’ordre dans sa municipalité, mais à ce jour, ils (ces efforts) sont encore focalisés sur l’assainissement.
C’est dire que ces jeunes désœuvrés qui organisent de péages à moins d’un kilomètre de l’Hôtel de ville de Kinshasa ont encore de l’avenir devant eux pour continuer à opérer en toute impunité.
D’ailleurs, et c’est triste, certains se félicitent de partager du chanvre avec des éléments de la police nationales congolaise, ce qui leur assurerait à leurs yeux, une certaine carte blanche pour opérer.
Junior Lomanga