Prise le 18 juillet dernier, la mesure portant interdiction de l’utilisation de la Cour des états-majors de la police, ville de Kinshasa, comme parkings par des particuliers aura duré le temps d’un match de football.
La décision du Commissaire divisionnaire adjoint, le Général Sylvano Kasongo Kitenge n’a eu qu’un effet éphémère.
Le numéro un de la police dans la ville de Kinshasa a-t-il perdu le respect et la considération de ses hommes? La question mérite d’être posée au regard de la suite réservée à sa décision précitée.
Comme on peut bien le constater partout à travers la capitale congolaise, des propriétaires de véhicules et motos continuent à utiliser de parkings de postes de la Police pour garder leurs engins pendant des heures, des jours et même des semaines ou de mois.
Pourtant, dans son communiqué du 18 juillet 2022, le Général Sylvano Kasongo a décrété que désormais, seuls les véhicules et les motos de la police ainsi que des engins roulant en perquisition seront reçus dans les installations des commissariats et des sous-commissariats de la police.
Il a annoncé que « les équipes de contrôle sont à pied d’œuvre pour l’application stricte de cette mesure ».
Des recettes illégales
Si quelques véhicules et motos ont été saisis et leurs propriétaires sommés de payer des amendes, force est de constater que trois mois plus tard, tout se passe comme avant la mesure du numéro un de la police de Kinshasa.
En effet, alors qu’officiellement la mesure interdisant l’utilisation de la Cour des états-majors de la police comme parkings par des particuliers n’a jamais été levée, force est de constater que plusieurs postes continuent à servir de parkings. Dans les communes de Kinshasa et de Barumbu par exemple, un reporter d’alternance.cd a compté une centaine de motos au moins pour chacun des postes situés le long de l’avenue Kabambare aux premières heures de ce vendredi 28 octobre 2022.
Le responsable d’un des postes inspectés a reconnu qu’en acceptant d’offrir le parking aux particuliers il s’expose. Toutefois, il a laissé entendre qu’il ne serait pas le seul bénéficiaire des dividendes de cette pratique. A l’en croire, les recettes des parkings seraient feraient actuellement l’objet d’un partage à différents échelons de la police dans la ville de Kinshasa.
De là jusqu’à déduire que le général Sylvano Kasongo bénéficierait lui aussi de ces recettes illégales ? Rien ne permet de l’affirmer ou de l’infirmer. Ce dont on est certes, c’est qu’il brille par un laxisme qui ne lui ressemble pas dans le suivi de l’exécution de cette décision. Il y a donc aiguille sous le roche.
Jean Perou Kabouira
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