Les ennuis commencent pour l’ancien président de la Commission électorale nationale indépendante (CENI), Corneille Nangaa. Dans un communiqué parvenu à alternance.cd, son cabinet dénonce ce qu’il considère comme une violation de son domicile par un escadron d’éléments de la Police nationale congolaise lourdement armés.
Il relate que les éléments de la police commis à la sécurité de Corneille Nangaa lui ont été retirés par un major, qui « n’a présenté aucun document officiel ni un quelconque ordre de mission ».
Cet officier, poursuit le communiqué signé par Joseph N. Ilunga, conseiller juridique de Nangaa a annoncé à Corneille Nangaa que « la CENI venait de lui retirer sa sécurité en raison de son engagement politique ».
Une information confirmée et justifiée par la hiérarchie de la CENI par le fait que Nangaa est entré dans la vie politique et qu’il ne devrait plus bénéficier des avantages dus aux anciens présidents de la CENI.
Le cabinet de l’intéressé tient un discours contraire : «Le cabinet de Monsieur Corneille Nangaa dénonce avec force cette violation du domicile de ce dernier ainsi que ce déploiement illégal des forces utilisées dans le dessein évident de porter atteinte aux libertés fondamentales constitutionnellement garanties de Monsieur Corneille Nangaa et appelle les autorités judiciaires ainsi que militaires compétentes à garantir la sécurité de ce dernier ».
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Le cabinet de Nangaa affirme que conformément à la Loi n° 18-021 du 26 juillet 2018 portant statut des anciens présidents de la République élus et fixant les avantages accordés aux anciens chefs des corps constitués, « en tant qu’ancien président de la CENI, monsieur Corneille Nangaa a droit de bénéficier d’une garde commise à sa sécurité ».
Contacté par le journaliste Stanis Bujakera, l’actuel président de la CENI, Denis Kadima, dit avoir appelé personnellement son prédécesseur et l’ancien vice-président de la CENI, Norbert Bashengezi, après la création de leurs partis politiques, « pour leur dire que la CENI ne peut plus les sécuriser .»
Un dérapage de Denis Kadima
Réplique du cabinet de Corneille Nangaa : « cette sécurité ne procède nullement d’une quelconque faveur relevant du bon vouloir de l’actuel président de la CENI, comme ce dernier le prétend. Encore que même s’il en était ainsi, une telle question, institutionnellement organisée, ne devrait nullement dépendre des humeurs du moment.»
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Ce, avant de rappeler au gouvernement sa responsabilité de garantir la sécurité de Corneille Nangaa en sa qualité d’ancien président de la Centrale électorale.
A noter que le retrait des éléments de la police commis à sa sécurité intervient quelques semaines après la sortie officielle du parti politique de Corneille Nangaa, ADCP, et surtout ses déclarations controversées sur les élections de 2018.
Junior Lomanga