L’annonce de la mise en place de la coordination des équipes de la campagne électorale du chef de l’État Félix Tshisekedi à la présidentielle de décembre prochain, mercredi 27 septembre, a failli créer une véritable tempête au sein de l’Union sacrée de la Nation. Heureusement qu’elle a été désannoncée quelques instants plus tard.
Au cours d’un point de presse, François Mwamba, coordonnateur du Conseil présidentiel de veille stratégique (CVPVS), une structure spécialisée de la présidence de la République, a annoncé la mise en place d’une coordination des équipes de la campagne de Félix Tshisekedi. Il a expliqué qu’elle est constituée outre lui-même le coordinateur, de André Wameso, directeur de cabinet adjoint du chef de l’État, Taylor Lubanga, Eberande Kolongele, ministre du Numérique, André Kabamba, Augustin Kabuya, secrétaire général de l’UDPS, Nicolas Kazadi, ministre des Finances, Peter Kazadi, vice-premier ministre de l’Intérieur, Jean-Claude Kabongo, Mwadiamvita et Taupin Kabongo, tous de proches du président de la République et presque tous membres de son parti politique, UDPS.
Comme on pouvait bien le remarquer, cette équipe n’a pas pris en compte les alliés du chef de l’État au sein de l’USN.
Pas de Jean-Pierre Bemba, ni Vital Kamerhe, encore moins Modeste Bahati ou encore Sama Lukonde et tous les autres chefs des partis de la plateforme présidentielle. La géopolitique n’a pas elle aussi été respectée, neuf des onze membres de la coordination étant du grand Kasaï, région d’origine de Félix Tshisekedi.
Dans une réaction sur Twitter, le secrétaire général de l’UDPS, qui était pourtant présent lors du point de presse de François Mwamba, à l’instar d’autres membres de la coordination, a apporté un rectificatif :
« Jusqu'ici, le président Tshisekedi n'a pas encore dévoilé son équipe de campagne. Sauf qu'il y a eu une erreur communicationnelle et de compréhension autour de ce dossier. La mise en place de cette équipe sera sanctionnée, dans les jours à venir .»
Dans la même logique de l’apaisement des esprits, la porte-parole du président de la République, Tina Salama, a annoncé la mise sur pied « d’une commission stratégique » chargée de réfléchir sur la question de l’équipe de campagne du chef de l’État.
Selon nos informations, la nouvelle de la mise en place de cette équipe de coordination aurait été mal digérée par de leaders des partis de l’USN qui, aussitôt informés, auraient exigé sa recomposition immédiate.
C’est donc une chaude alerte qui devra, dans l’avenir, servir de leçon aux membres de l’entourage de Félix Tshisekedi dans leur rapport avec les cadres de l’Union sacrée de la Nation.
Junior Lomanga
