Home Politique Mort, prison et rébellion : Ces tristes destins des anciens présidents de la CENI

Mort, prison et rébellion : Ces tristes destins des anciens présidents de la CENI

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La création par l’ancien président de la Commission électorale nationale indépendante (CENI), Corneille Nangaa, d’une coalition politico-militaire dénommée « Alliance Fleuve Congo» (AFC) attire les projecteurs des médias sur la vie d’après la CENI. Troisième président de la Centrale électorale, son destin semble être autant pâli que ceux de ses deux prédécesseurs.

Ils sont trois. Le premier a connu une mort douloureuse. Le deuxième vit en sursis après avoir été condamné par la justice et le troisième a pris les armes contre son pays.

De quoi pousser des analystes à se demander si la maison des élections de la République démocratique du Congo ne serait pas hantée, du moins si le fauteuil de président de la CENI ne serait pas maudit.

Une fin douloureuse pour Malu Malu

À la tête de la Commission électorale nationale indépendante en 2006 lors de la première présidentielle multipartiste du pays, l’abbé Apollinaire Malu Malu avait été rappelé aux affaires en juin 2013 pour préparer les élections de prévues en 2015 avant finalement d’être repoussées en 2018.

Mais il a dû abandonner ses fonctions en octobre 2015 pour cause de maladie. Opéré en Afrique du Sud, il a été transféré à Texas aux États-Unis où il a finalement succombé à la tumeur au cerveau le 30 juin 2016. Des images de lui convalescent avaient fait le tour des réseaux sociaux. Et le moins que l’on puisse dire, elles n’étaient pas de nature à protéger l’image de ce célèbre prêtre catholique originaire du Nord-Kivu décédé à 54 ans.

Daniel Ngoyi Mulunda en liberté provisoire

De tous les trois ex-dirigeants de la CENI, Daniel Ngoyi Mulunda (février 2011-juin 2013) est celui qui a eu le bilan le plus court mais aussi celui dont la nomination aura suscité plus de controverse.

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Membre fondateur du Parti du peuple pour la reconstruction et la démocratie (PPRD) qu’il a officiellement quitté, il était un ami et conseiller de Joseph Kabila, pour lequel il a mené, dans l’ombre, plusieurs missions de médiation.
Présenté comme parenté à Laurent-Désiré Kabila, Ngoy Mulunda était plus connu comme pasteur de la Nouvelle Église méthodiste, qu’il a créée en 2004 et fondateur de fondateur de l’ONG Paix et réconciliation ( PAREC) qui contribua à la paix notamment à travers diverses campagnes de collecte d’armes auprès des ex-miliciens dans le Katanga.

Arrêté en janvier 2021 au lendemain d’une prédication faite devant de fidèles de son église à Lubumbashi, Ngoy Mulunda a passé vingt mois en détention après avoir été condamné par le tribunal de grande instance de Lubumbashi à trois ans de prison pour incitation à la haine tribale, propagation de faux bruits et atteinte à la sûreté intérieure de l’État.

Il purgeait sa peine à la prison de la Kasapa à Lubumbashi jusqu’à sa libération, le 19 septembre 2022, à la suite d’une liberté provisoire accordée par la Cour de cassation.

Nangaa le nouvel allié du M23

Président de la CENI de 2015 à 2021, Corneille Nangaa a choisi lui, de prendre les armes contre le pays. Brièvement passé par l’agriculture et l’entrepreneuriat, ce pasteur protestant s’est petit à petit radicalisé, à cause selon des rumeurs, de son carré minier qui lui aurait été ravi.

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A la tête d’un parti politique, Action pour la dignité du Congo et de son peuple (ADCP), il s’est déclaré candidat à l’élection présidentielle du 20 décembre 2023. Mais Corneille Nangaa a choisi de s’exiler et finalement de se rallier aux autres groupes rebelles dont le M23, supplétif de l’armée rwandaise, qui occupe une partie du territoire congolais.

Jean Pérou Kabouira

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