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RDC: Aucune élection présidentielle annulée par la justice dans l’histoire du pays

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C’est une réalité à laquelle devraient peut être réfléchir Theodore Ngoy et David Eche Mpala, auteurs de deux requêtes devant la Cour constitutionnelle en contestation des résultats provisoires de l’élection présidentielle du 20 décembre 2023. Tous les contestataires qui se sont livrés avant eux à cet exercice, ont essuyé un fiasco.

A l’heure de l’expiration du délai prévu pour le dépôt des recours du contentieux électoral de la présidentielle, mercredi 3 janvier 2024, le registre du greffe de la Cour constitutionnelle n’a reçu que deux requêtes.

Elles ont été introduites par Theodore Ngoy et David Eche Mpala. Le premier, candidat malheureux, sollicite l’annulation du scrutin du 20 décembre dernier, pour notamment de nombreuses irrégularités.

Le second remet en cause la réélection du président sortant, Félix Tshisekedi, réélu avec 73,34%, suivi de Moïse Katumbi, deuxième avec 18,08% et de Martin Fayulu, classé 3 ème avec 5,33%.

Bemba et Kamerhe, témoins vivants

Ce n’est pas la première fois qu’une élection présidentielle est contestée devant la justice congolaise.

En 2006 par exemple, Jean-Pierre Bemba, candidat malheureux au second tour, avait saisi l’ancienne Cour suprême de justice en contestation de la victoire de Joseph Kabila.

A la suite du rejet de sa requête et la confirmation de la victoire de Kabila, de violences meurtrières avaient éclaté à Kinshasa.

En 2011, l’opposant Etienne Tshisekedi, classé deuxième, avait refusé de contester juridiquement la victoire de Joseph Kabila, en considérant que la Cour suprême de Justice était trop proche du président sortant.

Mais Vital Kamerhe, classé troisième, finit par déposer un recours en annulation auprès de la même Cour suprême de Justice.

Sans surprise, sa demande d’annulation du scrutin avait été rejetée et par conséquent, Joseph Kabila fut proclamé définitivement président réélu de la République.

En 2018, les candidats malheureux Martin Fayulu et Théodore Ngoy avaient saisi la Cour constitutionnelle en contestation de l’élection de Félix Tshisekedi.

Arrivé deuxième, le leader de Lamuka avait demandé le recomptage des votes en s’appuyant sur plusieurs points, dont l’annonce effectuée par la CENI avant la fin de la compilation des résultats, ainsi que la modification de la circonscription nationale.

Il avait soutenu que l’exclusion des villes de Beni, Butembo et Yumbi aurait eu lieu en violation de l’article 100 de la loi électorale, et que l’annonce des résultats ne saurait être légale tant que le scrutin n’y a pas également eu lieu.

La suite est connue de tous : la Cour constitutionnelle avait rejeté tous les recours, les qualifiant de non fondés et estimant que les candidats malheureux n’avaient pas apporté la preuve que les résultats provisoires n’étaient pas conformes à la réalité.

L’élection de Félix Tshisekedi avait été par conséquent confirmée, faisant du fils d’Etienne Tshisekedi le cinquième président de la République démocratique du Congo.

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Même sous la dictature de Mobutu, aucune élection présidentielle, à candidat unique soit-elle, n’a jamais été annulée en RDC.

Cinq ans plus tard, Theodore Ngoy, encore lui, espère obtenir l’annulation de l’élection présidentielle du 20 décembre 2023. La haute Cour a 10 jours, à dater de sa saisine, pour statuer.

Junior Lomanga

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