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Élections : Matata, Katumbi et Sessanga s’adressent directement à Félix Tshisekedi

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Quatre jours après le tête-à-tête des leaders de l’opposition avec le président de la Commission électorale nationale indépendante (CENI), trois d’entre eux reviennent à la charge avec des propositions concrètes pour un processus électoral crédible en République démocratique du Congo. Matata Ponyo, Moïse Katumbi et Delly Sessanga ont adressé une série de recommandations au chef de l’État Félix Tshisekedi Tshilombo, à travers un mémorandum, pour disent-ils, faire avancer le processus électoral en corrigeant les dysfonctionnements relevés.

Dans leur préambule, ces trois candidats de l’opposition à la présidentielle du 20 juin 2023 font remarquer au président de la République que la mise en place des institutions légitimes, la stabilité de la RDC ainsi que le bien- être du peuple congolais passent impérativement par le choix souverain, par les citoyens de leurs dirigeants au terme des élections libres, transparentes, impartiales, inclusives et apaisées.

Les leaders de LGD, Ensemble et d’Envol font remarquer à Félix Tshisekedi que « toutes les institutions en charge de l’organisation des élections et la proclamation des résultats : CENI, le ministère des Finances, le ministère de l’Intérieur, le ministère de l’Intérieur, le ministère de la Justice, la Banque centrale et la Cour constitutionnelle, sont politisées et tribalisées ».

Ils soutiennent que « la CENI ne saurait tenir sa mission que sur base de la confiance des compétiteurs électoraux, mais là, elle est déjà une partie du problème, un motif de contestation des résultats de son travail ».

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Matata Ponyo, Moïse Katumbi et Delly Sessanga soulignent que des observations pertinentes soulevées par eux et la mission d’observation CENCO-ECC sont demeurées sans réponse.
Il s’agit, entre autres, des centres d’enrôlement fictifs; l’achat de cartes d’électeurs par des personnalités du pouvoir ; le nombre élevé d’ enrôlés dans de centres dont les machines n’ont pas fonctionné pendant plus d’une semaine et; le non respect des exigences en matière en ce qui concerne certaines opérations notamment l’affichage des listes provisoires des électeurs, le contentieux des listes, le rapport de dé-doublonage et l’audit externe du fichier électoral.

Ils dénoncent également des contradictions entre le gouvernement et la CENI sur le financement des opérations électorales ainsi que « le rétrécissement de l’espace politique par le muselement de l’opposition », notamment par des arrestations des opposants, les brimades(…).

Correctifs

En guise de recommandations devant contribuer à corriger les dysfonctionnements sus évoqués et d’autres, les leaders de Leadership et gouvernance pour le développement (LGD), Ensemble pour la République (Ensemble) et de Ensemble des volontaires pour le redressement de la RDC(Envol) proposent neuf correctifs.

Il s’agit, premièrement, de la restructuration de la CENI, « en respectant les droits des partie prenantes à désigner librement leurs représentants »; deuxièmement, procéder à l’audit du fichier existant par un cabinet international dont l’expertise en la matière et l’indépendance avérée ; troisièmement, faire la lumière sur les matériels sensibles trouvés entre les mains des personnes non autorisées, notamment à Tshikapa et à Kasumbalesa, donner le nombre total des machines livrées par Miru systems et leur déploiement dans les centres d’inscription, avec en appui la cartographie de toutes les aires opérationnelles et donner également le nombre des machines non déployées; faire la lumière sur les informations faisant état de la répartition préalable des quotas entre autorités de la CENI et quelques personnalités de l’Union sacrée de la Nation.

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Quatrièmement, Matata Ponyo, Moïse Katumbi et Delly Sessanga exigent la révision de la loi électorale dans « ses dispositions controversées, notamment sur le mode de scrutin, la publication des résultats de vote partiels par bureau de vote et lever les équivoques de manière à rassurer tous les candidats ».

Cinquièmement, ils préconisent la recomposition de la Cour constitutionnelle.

« Requérir la fin de l’instrumentalisation des institutions politiques, judiciaires et fiscales contre les candidats de l’opposition à la présidence de la République, dont les cas de Matata Ponyo Mapon et Moïse Katumbi Chapwe sont les plus éloquents. Il en est de même des arrestations et détentions arbitraires des collaborateurs des candidats président de la République issus de l’opposition tels que Lens Omelonga, Salomon Kalonda Della, Mike Mukebay Nkoso, Daniel Safu, Franck Diongo ainsi que l’intimidation et l’arrestation des journalistes d’un camp politique », poursuivent-t-ils dans leur mémorandum.

Ils exigent en outre, la fin des restrictions de liberté des mouvements de candidats et au gouvernement de s’interdire d’instrumentaliser les structures étatiques pour bloquer les paiements en faveur des structures liées aux candidats en contrepartie des services rendus conformément aux règles en vigueur.

La dernière recommandation de ce trio des candidats de l’opposition est la suivante: « s’assurer, avec l’appui de la Monusco et l’accompagnement des autres partenaires que les élections se dérouleront sur l’étendue de la République ».

Ruth Loliki

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