Home Economie En perspective de la mise en place du parquet financier : Jules Alingete préconise la formation des magistrats en finances publiques

En perspective de la mise en place du parquet financier : Jules Alingete préconise la formation des magistrats en finances publiques

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Lors de son passage sur la radio Top Congo FM le 14 février dernier, l’inspecteur général des finances, chef de service, Jules Alingete, a soutenu la décision du président de la République, Félix Tshisekedi, de créer un parquet financier pour appuyer la lutte contre les antivaleurs dans la gestion des finances publiques dont le détournement des deniers publics. Il a estimé qu’il faut outiller les magistrats sur les chiffres, la comptabilité et la finance afin qu’ils soient à la hauteur de cette initiative du chef de l’Etat.

Un service connu seulement d’une certaine catégorie sociale depuis sa création par l’ordonnance présidentielle n°87-323 du 15 septembre 1987, l’Inspection générale des finances (IGF) a pris une autre dimension depuis l’arrivée du président Félix Tshisekedi à la tête de la République démocratique du Congo. Ce dernier a placé à sa tête l’inspecteur général des finances Jules Alingete, avec la mission affichée d’éradiquer les antivaleurs.

La patrouille financière menée depuis dans différentes entreprises publiques et services publics de l’Etat a permis d’augmenter sensiblement les recettes de l’État, qui ont atteint le montant record de 10 milliards de dollars américains.

En dépit de ces résultats positifs et d’autres engrangés, il se poserait un problème au niveau de la justice, secteur dont les dysfonctionnements ont été épinglés par le président de la République dans une interview accordée à sa porte-parole l’année dernière. Pour y remédier, Félix Tshisekedi avait promis pendant la campagne électorale de décembre 2023, de mettre en place un parquet financier.

Jules Alingete soutient cette démarche et préconise la mise à niveau spécifique des magistrats.

"Moi, je pense que ce qui peut nous intéresser au niveau de la justice aujourd'hui, c'est la mise en place d'un parquet financier. Pourquoi ? Nous en parlons tout d'abord, car Son Excellence monsieur le président de la République Félix-Antoine Tshisekedi l'a mentionné lors de sa campagne électorale qu'il ferait tout pour que le parquet financier voie le jour en République démocratique du Congo. L'inspection générale des finances s'inscrit dans cette logique parce que nous estimons que les personnes qui doivent présenter les présumés détournements devant les juges, ces personnes doivent elles-mêmes être bien outillées en matière de finances publiques. Ce qui n'est pas nécessairement le cas aujourd'hui, car le profil de formation de nos magistrats est un profil où l'on est peu familiarisé avec les chiffres, la comptabilité, et les finances publiques", a-t-il expliqué dans son intervention sur Top Congo FM.

Sélectionner des magistrats bien rodés en finances

Jules Alingete a tenu à préciser que « lorsque nous avons un parquet financier, nous sélectionnons des magistrats bien rodés en matière de finances publiques qui suivront d’ailleurs des formations spécifiques pour devenir des spécialistes en comptabilité et en finances publiques, afin de mieux cerner les questions de détournement des deniers publics liées à la comptabilité ou aux finances publiques« .

Il a reconnu que parfois, les cours et tribunaux acquittent faute de preuves suffisantes présentées par le parquet, et lorsque le juge a des doutes, ils profitent à l’accusé.

"C'est pourquoi nous voulons que le parquet financier soit mis en place, afin que nous ayons des magistrats qui maîtrisent les domaines des finances publiques et qui soient vraiment capables de ficeler les dossiers de manière à ce que les détournements ne puissent pas échapper à la justice… Voilà pourquoi nous militons pour qu'un parquet financier soit instauré, avec lequel nous travaillerons pour booster davantage les dossiers qui doivent être présentés devant les juges", a renchéri le gendarme financier de la RDC.

Toutefois, il dit ne pas être déçu du fonctionnement de la justice dans la lutte contre la corruption et les détournements des deniers publics.

"Je ne suis pas déçu par les résultats obtenus dans l'ensemble dans la lutte contre la corruption et le détournement des deniers publics dans le pays. J'estime que nous avons fait des avancées, mais il peut y avoir des ratés, c'est tout à fait normal. Cela ne constitue pas un motif de déception pour moi. Je ne suis pas aigri. Le plus important, c'est que, globalement, avec les autres organes de contrôle comme le CENAREF, la Cour des comptes, et autres, nous avons accompli un travail impeccable dans le pays pour repousser les antivaleurs. Il faut également retenir qu'aucun environnement n'est exempt d'antivaleurs dans la gestion publique. Le plus important est de contenir ces antivaleurs à des proportions minimales. C'est ce que tous les organes de contrôle font. Malgré notre présence, il y aura toujours des prédateurs, des personnes qui tenteront de détourner les deniers publics, et c'est la réalité de la vie", a déclaré Jules Alingete Key.

Junior Lomanga

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