« Les États-Unis vont renforcer les investissements américains en RDC et aussi à créer tout investissement en RDC…Nous avons discuté de la philosophie américaine de libéralisme des marchés et la concurrence pour aider à réduire les prix des produits. J’espère qu’il y aura le succès dans les efforts de promouvoir l’économie forte en RDC ». Cette déclaration faite par l’ancien ambassadeur américain en République Démocratique du Congo, Mike Hammer, le 20 juillet 2021, au sortir d’un entretient avec le ministre de l’économie de l’époque, Jean-Marie Kalumba Yuma résonne encore dans les mémoires des congolais.
Plus d’une année plus tard, en lieu et place des investissements promis, ce sont des hauts responsables américains qui défilent en RDC et multiplient les déclarations d’amour à l’égard du pays de Félix Tshisekedi Tshilombo. La prochaine autorité américaine annoncée pour bientôt à Kinshasa est l’envoyé spécial pour le climat, John Kerry, attendu du 3 au 5 octobre à Kinshasa.
Depuis l’élection de Félix Tshisekedi, les États Unis tentent de renforcer leur position au Congo-Kinshasa. On ne compte plus les responsables politiques des USA ayant clamé amour « amour » pour les congolais.
Certaines l’ont fait à partir des États-Unis, d’autres, à l’instar du Secrétaire d’État, Antony Blinken, ont fait le déplacement du pays pour « renforcer le partenariat stratégique » et « renforcer les investissements américains » en RDC.
Pour ne parler que du Secrétaire d’État américain, il faut dire que ce dernier était accompagné, lors de sa visite en août dernier, du sous secrétaire d’Etat chargé de la croissance économique, énergie et environnement, José Fernandez, du Secrétaire d’Etat adjointe en charge des affaires africaines, Molly Phee et du Directeur principal du Conseil national de sécurité pour l’Afrique, Judd Devermont.
Où sont passés les investisseurs américains ?
Il y a eu ce qu’il y a eu et, d’autres personnalités américaines sont passées après lui, pour témoigner encore de l’ « amour » du pays de l’oncle Sam.
C’est le cas notamment d’Amos Hochstein, émissaire du président américain Joe Biden, qui a été reçu à Kinshasa lors de sa visite du 12 au 13 septembre dernier, par Félix Tshisekedi.
De leurs échanges, rien n’a été diffusé par la presse tant américaine que congolaise, jusqu’à son retour, en dehors de l’interview qu’il a accordée à actualité.cd, diffusée quelques jours après son départ.
Entre temps, la République Démocratique du Congo se bat pour se débarrasser des terroristes du M23 appuyés par l’armée rwandaise, qui contrôlent la cité de Bunagana depuis plus de trois mois.
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Aussi, les violences perpétrées à Kwamouth sous prétexte d’un conflit ethnique entre les peuples Teke et Yaka dans la province du Mai-Ndombe font planer des sérieux risques sur la mégapole Kinshasa, avec ses plusieurs millions d’habitants.
Quant aux investisseurs américains maintes fois annoncés, leurs investissements ne sont pas encore visibles d’un grand nombre des congolais.
On ignore si les autorités congolaises sont elles aussi non satisfaites du « partenariat stratégique » avec les États-Unis, mais on a fort à parier qu’il n’y aurait rien d’intéressant à espérer de la prochaine visite de l’envoyé spécial des États Unis pour le climat, qui vient officiellement, participer aux travaux préparatoires de la COP27 prévue en novembre prochain en Egypte.
Les américains oui, eux au moins peuvent compter sur la RDC avec ses plus de 25 millions de tonnes de réserves de cobalt, représentant 2/3 des réserves mondiales.
Selon un communiqué de l’ambassade américaine à Kinshasa, « le voyage de John Kerry offrira l’occasion de dialoguer sur la coopération climatique avant la tenue de la COP27 ».
Jean Perou Kabouira
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