Le 18 octobre prochain, les députés provinciaux du Maniema vont élire un nouveau Gouverneur et un nouveau Vice-gouverneur. A l’approche de cette date, on assiste à une certaine agitation dans le chef de certains acteurs politiques qui trouvent leur compte dans le régime intérimaire actuel.
Sur le terrain, des analystes politiques et la population saluent l’implication du Président de la République, Félix Tshisekedi Tshilombo, pour la tenue de ce nouveau scrutin, après l’annulation du dernier scrutin par le Conseil d’Etat.
On y voit le triomphe de la démocratie, sachant que c’est à la suite d’une décision de la plus haute Cour d’ordre administrative de la RDC qu’une nouvelle élection a été convoquée par la Commission Électorale Nationale Indépendante (CENI).
Pour de jouisseurs du Maniema en revanche, cette élection ne devrait pas avoir lieu, question pour eux de continuer à profiter du régime d’intérim en place.
C’est ainsi qu’à la publication par la CENI, le 22 septembre dernier, de la Décision n°040CENI/AP/2022, du calendrier de l’élection des Gouverneur et Vice-gouverneur du Maniema, certains ont prédit qu’elle n’aurait pas lieu.
D’autres auraient tenté de faire croire au Chef de l’Etat que l’Assemblée provinciale du Maniema serait totalement acquise à ses opposants, alors qu’il est un secret de polychinelle que 18 députés sur 21 que compte cet organe délibérant ont adhéré en âme et conscience à la plateforme présidentielle, l’Union sacrée de la Nation.
Face à ces agitations des pourfendeurs de la démocratie, il est devenu évident qu’il y a des fils et filles du Maniema qui ne voudraient pas voir se tenir cette élection.
Malheureusement pour eux, et heureusement pour la démocratie, les grands électeurs( les députés provinciaux) et les candidats ne jurent que sur la tenue du scrutin, à la date prévue.
En parlant des candidats, il nous revient d’apprendre que cinq noms sortent du lot. Il s’agit de Kishabongo Radjabu Kindanda Hubert; Takaishe Ngumbi Bernard; Omba Taluhata Michel et Afani Idrissa Mangala, les autres ayant soit désisté, à l’instar de Tunda Kasongo Prosper (pour raison de corruption), soit découragé par le résultat de l’élection qui a été annulée
Fatshi interpelé sur la situation du Lualaba
Pour rappel, lors du scrutin du 6 mai dernier, Hubert Kishabongo et son colistier, Bernard Chuma ont été élus respectivement Gouverneur et Vice-gouverneur du Maniema, avec 18 voix contre 3 pour le Gouverneur ai, Afani Idrissa Mangala et son colistier, Kibuka Kachelewa Christophe.
Deux semaines après la confirmation de leur victoire par la Cour d’appel du Maniema, le Conseil d’Etat, saisi par trois candidats malheureux qui dénonçaient de nombreuses irrégularités, a annulé le scrutin, le 31 mai dernier.
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Par ailleurs, l’élection des Gouverneur et Vice-gouverneur du Maniema devrait interpeller le Chef de l’Etat sur la situation de la province du Lualaba.
D’aucuns pensent, en effet, qu’à l’instar d’autres provinces, le Lualaba doit avoir un Gouverneur élu, jouissant de toutes les prérogatives lui garanties par la Constitution.
Pour ce faire, une certaine opinion estime qu’étant donné que la Cour Constitutionnelle, siégeant en matière d’inconstitutionnalité a, dans son arrêt rendu le 30 novembre 2021, déclaré recevable et non fondée la requête introduite par l’ex Gouverneur de province, Richard Muyej, après sa destitution par l’Assemblée provinciale le 10 septembre 2021, la CENI doit organiser une élection.
Car, argumentent des analystes, « le dossier du Lualaba fait reculer la démocratie ».
Jean Perou Kabouira
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