Les congolais fondent des espoirs dans les récentes mises en place dans l’armée, qui ont vu le Chef de l’État balayer la veille garde au sein de l’état-major de commandement des Forces Armées de la République Démocratique du Congo (FARDC). Il s’agit, dit-on, d’un processus qui va se poursuivre jusque dans la police nationale congolaise et la petite territoriale.
Ces nominations, associées aux dernières mises en place effectuées dans la diplomatie, la magistrature et la promotion dans l’administration publique -du Huissier au Secrétaire Général-pour les agents éligibles à la retraite, sans oublier les nominations de mandataires publics dans quelques entreprises publiques, ont été saluées par bon nombre de congolais.
Toutefois, quand on observe de près la situation générale des cinq Corps de la République que sont la Magistrature, l’Administration publique, les entreprises publiques, l’Armée ainsi que la Police et la petite territoriale, on peut avoir le sentiment que le plus dur reste à faire. Alternance.cd vous explique tout.
Comme l’a pu le souligner la cheffe de la MONUSCO, Bintou Keita, le 4 octobre 2022, lors de la 51ème session du Conseil des droits de l’homme sur le dialogue interactif renforcé sur la situation des droits de l’homme en RDC, le pays de Félix Tshisekedi continue à renforcer son dispositif législatif et à améliorer ses pratiques dans le domaine des droits de l’homme. Des avancées importantes ont été enregistrées, parmi lesquelles, la mise à la retraite des magistrats remplissant les critères et la mise en place au Conseil supérieur de la magistrature. Depuis, presque plus rien à signaler alors que ledit Conseil supérieur de la magistrature a proposé des promotions, sanctions (révocation) et permutations. Curieusement, seul un petit groupe a été promu.
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Entre temps, des cours et tribunaux de l’intérieur du pays manquent cruellement des magistrats. Félix Tshisekedi n’a visiblement pas fini le travail dans ce Corps.
Promouvoir des agents actifs dans l’Administration publique
Dans l’Administration publique, force est de constater que le Président de la République a signé les ordonnances portant promotions des cadres et agents éligibles à la retraite, du Huissier au Secrétaire Général, mais les actifs dont beaucoup ont passé plusieurs années aux mêmes grades, ont été carrément oubliés.
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Il y a des frustrations dans ce Corps de la République, tout comme dans la diplomatie où un petit groupe d’ambassadeurs a été nommé, permuté ou rappelé à la Centrale alors que nombreux ont largement dépassé leur mandat fixé à cinq ans.
Là aussi, il y a une odeur de « deux poids deux mesures » pour les ambassadeurs et le personnel des ambassades dont certains ont le sentiment d’avoir été oubliés lors de la dernière mise en place.
« Dans les entreprises publiques, on a du mal à comprendre sur base de quels critères certaines grandes entreprises telles que la REGIDESO, l’ex-Onatra ou encore la SNEL n’ont pas été prises en compte dans les récentes mises en place alors que dans ces entreprises publiques, l’IGF{Inspection Générale des Finances} a relevé une mauvaise gestion », analyse un ancien Ministre de la Fonction publique.
Achever le travail commencé dans l’armée
Pour revenir à l’armée, il faut dire que d’aucuns pensent que le Chef de l’Etat devrait aller jusqu’au bout de sa logique, notamment en procédant à des mises en place à tous les niveaux, du plus gradé au soldat le moins gradé.
Ce, d’autant plus que si de hauts gradés de l’armée sont accusés de trahison, il peut y avoir aussi de traitres parmi les militaires les moins gradés.
A noter que dans tous ces Corps de la République, un agent qui s’est bien acquitté de ses devoirs doit en principe monter en grade supérieur après trois ans de service.
Du point de vue de certains spécialistes, le Chef de l’État devrait rectifier le tir, en achevant ce qu’il a commencé. A cet effet, Félix Tshisekedi est encouragé, au niveau de l’Administration publique, à nommer les Directeurs et les Secrétaires Généraux et à ordonner au Premier ministre de nommer des nouveaux chefs de bureaux et chefs de divisions.
De son côté, le chef du gouvernement est appelé à instruire le ministre de la fonction publique pour nommer les agents d’exécution et de collaboration.
Vivement donc la mise en place dans tous les Corps de la République.
Jean Perou Kabouira
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