En mission en République démocratique du Congo, une troisième depuis février 2022, le secrétaire général adjoint des Nations Unies en charge des opérations de paix, Jean-Pierre Lacroix, a visité un camp de réfugiés basé à Drodro, une entité du territoire de Djugu dans la province de l’Ituri. Il a annoncé avoir partagé avec le gouverneur militaire de la région, le lieutenant-général Johny Luboya, le projet de création d’une commission vérité, réconciliation et réparation des victimes de cette partie martyre de la République démocratique du Congo. Un projet trop sexy pour être pris au sérieux.
Kinshasa-Goma-Beni, Kinshasa-Goma-Bunia et parfois Goma-Beni-Bunia… Les itinéraires des visites des délégations onusiennes en RDC ne changent guère. La situation securitaire sur le terrain aussi.
Le numéro deux de l’ONU n’a pas dérogé à cette habitude. Il est arrivé samedi 3 juin 2023 à Bunia, a fait une descente dans la localité de Drodro située à un peu plus de soixante kilomètres au nord-est du chef-lieu de la province de l’Ituri dans le site des déplacés de Django avant de faire un détour à Goma sur le chemin de Kinshasa.
Devant la presse, il a (ré) annoncé que les casques bleues de la Mission des Nations Unies pour la stabilisation en RDC(MONUSCO) deploient des efforts pour faciliter aux déplacés le retour dans leurs villages, en collaboration avec les autorités congolaises.
Mais ce n’est pas tout car, le secrétaire général adjoint des Nations Unies aux opérations de paix a fait une autre annonce.
« On a parlé avec le gouverneur militaire des moyens de renforcer d’abord la présence de l’Etat, y compris la justice, parce que ça va de pair avec le renforcement de la police, la capacité de la prison. Mais, on a aussi parlé de projet de créer une commission vérité, réconciliation et réparation. Ce qui a été fait dans d’autres pays, dans d’autres circonstances, et qui a beaucoup aidé souvent à obtenir la réconciliation, de dépasser les conflits, les haines, les rancœurs », a déclaré Jean-Pierre Lacroix.
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Du point de vue de certains analystes, c’est du déjà entendu d’autant plus que selon eux, les Nations Unies semblent se contenter de laisser pourrir la situation sécuritaire en RDC alors qu’elles dont capables de faire mieux.
Ceux qui sont de cet avis evoquent pour illustration, l’agresssion actuelle de la République démocratique du Congo par le Rwanda sous couvert de ses supplétifs du M23, face à laquelle l’ONU peine à faire respecter sa charte.
Les plus sceptiques extrapolent que la commission vérité, réconciliation et réparation ne pourra pas réussir là où la mission onusienne de maintien de la paix la plus onéreuse a échoué.
Jean Perou Kabouira
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