Le président du parti politique Nouvel Élan, Adolphe Muzito, a été reçu, lundi 3 juillet 2023, par le président de la Commission électorale nationale indépendante (CENI), Denis Kadima. Au sortir de leur rencontre qui s’est tenue à Fleuve Congo hôtel, il s’est montré dubitatif sur la tenue des élections dans les délais constitutionnels.
A l’instar de quatre leaders de l’opposition candidats à la présidentielle, à savoir Martin Fayulu, Matata Ponyo, Moïse Katumbi et Delly Sessanga, reçus vendredi dernier par la CENI, Adolphe Muzito avait lui aussi des propositions à faire pour la réussite du processus électoral.
Pour lui, il est inadmissible d’organiser les scrutins du 20 décembre prochain sans la participation des électeurs de Kwamouth (Maï-Ndombe), Masisi et Rutshuru (Nord-Kivu).
L’ancien premier ministre doute aussi du financement du processus électoral par le gouvernement et met sérieusement en cause la loi sur la répartition des sièges déjà promulguée et conteste également la composition « non consensuelle » de la CENI.
Et, visiblement, il n’a pas été convaincu par les explications lui fournies par Denis Kadima.
« Nous voulons que l’enrôlement se fasse dans les trois territoires concernés. Je crois que l’église catholique peut nous y aider parce que même dans les parties contrôlées par les rebelles, les institutions de l’église pourront nous permettre d’assurer la surveillance de l’enrôlement pour que les élections se fassent. Pour nous, ce fichier électoral de plus de 43 millions est provisoire, d’autant qu’il ne prend pas en compte les électeurs d’une partie de l’électorat de deux provinces Maï-Ndombe et Nord-Kivu. Exclure ces territoires consacrerait la balkanisation et modifierait le corps électoral. Le président de la CENI a essayé de nous expliquer qu’ils ont pris en compte ces électeurs-là en les intégrant et que dans le fait, ils allaient organiser l’identification et l’enrôlement le moment venu quand la situation va se calmer », a-t-il expliqué à la presse au sortir de leur tête-à-tête.
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Le leader de Nouvel Élan a ajouté ce qui suit:
« Je ne crois pas au respect du délai constitutionnel à cause des problèmes de financement. J’ai l’impression que le gouvernement face aux 500 millions de dollars dont il vient de bénéficier de la part des institutions de Bretton Woods, probablement la moitié sera consacrée aux questions sécuritaires, ce n’est que l’autre moitié qui pourra être mise à la disposition de la CENI ».
Glisser pour dialoguer
Ce discours contraste avec celui de quatre leaders précités qui, ont suggéré à la CENI d’avancer avec les différentes étapes du processus électoral en soumettant en même temps, le fichier électoral à un audit international.
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« Ce qu’il faut comprendre: nous avons suggéré au président de la CENI, que nous puissions tous avancer. Vous affichez la liste {des électeurs}, les opérations continuent, mais l’audit se fait. Si l’audit vient révéler que le fichier était correct, que le fichier a de faiblesses de 2%, 3 % qu’on peut surmonter, nous sommes d’accord. Mais si l’audit nous dit que ce fichier n’est pas consommable, il faut prendre ses responsabilités. Nous prendrons nos responsabilités », a déclaré Martin Fayulu.
Pour une certaine opinion, Adolphe Muzito roule pour un glissement qui conduirait à un dialogue pour un partage de postes.
Jean Pérou Kabouira
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