Alors que tous les projecteurs de l’actualité étaient braqués sur l’esplanade du bâtiment du ministère de l’Intérieur où le Tribunal de grande instance de Kinshasa/Gombe jugeaient les présumés kidnappeurs de Kinshasa, un autre procès se déroulait à la Haute cour militaire, à la prison militaire de Ndolo. C’est celui de l’assassinat de Floribert Chebeya et Fidèle Bazana, jeudi 6 juillet 2023. A la barre, le général Zelwa Katanga alias Djadjidja, qui a sollicité une mise en liberté provisoire.
Cité en février 2021 par deux policiers en exil qui se sont confiés sur Radio France Internationale (RFI), qui affirmaient avoir enterré la dépouille de Fidèle Bazana dans « sa concession » située à Mitendi, dans la périphérie de Kinshasa, « Djadjidja» avait été arrêté le 4 juin de la même année.
En 2010, au moment de l’assassinat de Floribert Chebeya et Fidèle Bazana, il était commandant de la police militaire de Kinshasa.
En 2021, au moment de son arrestation, il était commandant en second de la troisième zone de défense à Kisangani, dans la province de la Tshopo.
Il avait nié les allégations relayées par RFI et porté plainte contre les deux policiers précités pour « diffamation et calomnie ».
Mais c’était insuffisant. Écroué à la prison centrale de Makala, le général Zelwa Katanga continue à nier son implication dans l’assassinat du célèbre défenseur des droits de l’homme et de son chauffeur.
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Dans ce procès, quatre policiers ont été reconnus coupables du meurtre et condamnés à mort. Idem pour Christian Ngoy, ainsi que Paul Mwilambwe et Jacques Mugabo tous condamnés par contumace à la peine capitale alors que Daniel Mukalay a été condamné lui à 15 ans de prison et purge sa peine à la prison centrale de Kinshasa.
Le tribunal militaire a également condamné le gouvernement congolais à verser des dommages et intérêts aux familles des deux victimes.
Une détention irrégulière ?
Pour revenir au général « Djadjidja », il faut dire qu’à l’audience de ce jeudi 6 juillet, il a fait l’objet d’une identification par la Haute cour militaire.
Il a soutenu à travers ses avocats que sa détention est irrégulière car décrétée sans acte de procédure régulier.
Il a soutenu que sa mise en détention n’a pas fait l’objet de prorogation auprès du juge compétent conformément à la loi que les conditions de sa détention ne sont pas réunis. Il a cité notamment l’absence d’indice sérieux de culpabilité et le manque de risque de sa fuite étant donné que son identité est bien connue.
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Pour sa part, l’auditeur général a estimé que le prévenu doit rester en détention au regard de la gravité des faits lui reprochés et qu’aucune règle en matière de détention préventive n’a été volée, encore moins les droits du prévenu.
La Haute cour militaire a pris l’affaire en délibéré et va rendre sa décision le jeudi 13 juillet pour ou contre la mise en liberté du général Zelwa Katanga.
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