Après les déplacés de Goma qui ont fui les violences perpétrées par les terroristes du Mouvement du 23 mars (M23) dans les territoires de Rutshuru et Nyirangongo, la Fondation Panzi vole au secours des déplacés internes du grand nord du Nord-Kivu. Dimanche 30 juillet, la Fondation dirigée par le Prix Nobel de la paix a lancé une opération d’assistance aux déplacés fuyant les massacres du groupe terroriste Forces démocratiques et alliées (ADF), auteur de plusieurs tueries depuis trois décennies dans le territoire de Beni, au Nord-Kivu.
Au moins 1375 ménages sinistrés déplacés internes du Grand Nord ressentent à leur tour la joie qu’ont ressenti 3915 ménages du camp Don Bosco de Goma, il y a quelques jours.
L’intervention à Beni, la seconde du genre au cours du mois de juillet 2023, a permis de fournir des vivres et de l’assistance à 1175 ménages hébergés dans Beni ville et 200 autres accueillis à Mbau.
Madame Estimée Modibawagoto Lekipole, cheffe de bureau de la sous-division des actions humanitaires et solidarité nationale dans le Grand Nord-Kivu a affirmé que cette assistance vient à point nommé.
Redonner à la femme sa dignité
La Fondation Panzi a initié cette campagne pour redonner à la femme, victime de la barbarie humaine, une dignité. Elle est déterminée à rendre la femme actrice à part entière dans une société où règne la cohésion sociale.
Ainsi, chacune des 1375 familles ciblées a reçu un lot de vivres constitué de 25 kg de farine de maïs, 25 kg de riz, 12 kg de haricots, 7 sachets de sel et 5 litres d’huile végétale ainsi qu’un kit hygiénique constitué d’un paquet de serviettes hygiéniques, 1 de pagne, 1 paire de babouches, 4 sous-vêtements féminins et une boîte de dentifrice avec brosse à dents.
La reconnaissance des bénéficiaires
Réaction de Madame Catherine, une des bénéficiaires de cette action: « La guerre est venue nous détruire dans notre milieu. Elle est venue avec des tueries contre nous pygmées et même les bantous. On n’avait pas la force de nous défendre. Nous vivons présentement dans le village, car on nous a délogé de notre lieu de vie naturel. Nous sommes maintenant dans le village et manquons à manger. Je demande aux autorités supérieures de continuer à nous soutenir dans nos besoins comme déplacés. Je demande aussi la paix car nous avons vécu chez nous dans nos champs sans problème. Merci pour le repas car lorsque nous recevons, nous diminuons un peu la faim que nous avons, mais ce n’est pas la fin. Merci pour le grand travail que le Dr Mukwege fourni pour nous ».
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Si Beni ville garantie une certaine sécurité à ses habitants et aux déplacés, ce n’est pas le cas de la ville de Oïcha et ses environs, qui sont toujours la cible d’attaques terroristes permanentes.
La délégation de la Fondation Panzi s’est rendue également à Mbau. Là-bas, une des femmes bénéficiaires du don, répondant au nom de Masika, veuve et mère de sept enfants dont le mari a été égorgé par les ADF, a remercié en larmes, le Dr Mukwege et sa fondation. Elle travaille actuellement pour les autres dans leurs champs pour faire nourrir ses enfants: « Je dis merci au Dr Mukwege et à la Fondation Panzi. J’ai besoin de la paix pour subvenir aux besoins de mes enfants. »
Une demande reçue à cent pour cent par les émissaires de « l’homme qui répare les femmes », lui qui milite pour l’instauration d’une justice transitionnelle pour une paix durable en République démocratique du Congo.
A Beni-ville, la distribution de ce don acquis avec l’appui de la Conférence épiscopale d’Italie a été lancée par le colonel Jacob Nyofondo.
Ce dernier a remercié l’initiateur, qui a songé à envoyer une équipe pour venir au secours des bénéficiaires. Ce, quelque temps après un sit-in organisé par les sinistrés à la mairie en guise de ras-le-bol face à leur souffrance.
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A Beni territoire, le colonel Euta Omeonga Charles a remis le kit symbolique de dignité pour lancer la distribution au bureau du secteur de Mbau.
D’après la Fondation Panzi, les prochaines distributions auront lieu dans la partie Sud du Sud-Kivu pour répondre aux cris des femmes qui fuient les exactions dans les hauts plateaux de cette province.
Pami Halele
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