Les réseaux sociaux ont été inondés lundi 13 novembre 2023 des séquences vidéos et des photos de la poignée de mains fraternelle et amicale entre le président Félix Tshisekedi et Martin Fayulu. Ce premier tête-à-tête en presque cinq ans entre le chef de l’État et son redoutable opposant aurait eu une autre saveur s’il a été organisé dans un autre cadre.
La poignée de main de quelques secondes entre Félix Tshisekedi et Martin Fayulu a presque occulté le contenu des échanges entre le président de la Commission électorale nationale indépendante (CENI) et les candidats présidents de la République. C’est le seul enseignement qu’un bon nombre de congolais auront retenu de ce cadre de concertation.
Sur les réseaux sociaux, chacun y est allé de son chemin pour commenter cette petite séquence. Si les uns y ont vu une expression de la démocratie, mettant l’accent sur le fait que le chef de l’État s’est humilié en se plaçant sur le même pied d’égalité que les autres candidats, d’autres ont accusé MAFA de se rapprocher de celui qu’il accuse depuis 2018 de lui avoir volé sa victoire. A chacun son opinion.
Mais une chose mérite d’être soulignée : un tête-à-tête, même de quelques minutes entre Tshisekedi et Fayulu, Tshisekedi-Katumbi ou Tshisekedi-Matata, pour évoquer exclusivement la question de l’insécurité dans l’est, à la suite de l’agression rwandaise, allait être plus avantageux à l’ensemble des congolais.
Une rencontre de cette nature, dans le contexte actuel, allait placer le président Félix Tshisekedi au rang de présidents de vielles démocraties, à l’instar de la France, dont les chefs d’État consultent habituellement leurs principaux opposants à chaque fois que la situation du pays l’exige.
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De son côté, Martin Fayulu ou n’importe quel autre opposant qui allait accepter de rencontrer le président de la République allait se construire l’image d’un leader qui place l’intérêt supérieur de la Nation au dessus de toutes les autres considérations politiciennes.
Mais hélas, les uns et les autres sont semblent être prêts à se parler et même à se pardonner seulement quand il s’agit de discuter du pouvoir.
Junior Lomanga
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