Une faute avouée est à moitié pardonnée, dit-on. Le président Félix Tshisekedi est un homme sincère. Lors d’une interview accordée à Top Congo FM au dernier jour de la campagne électorale, le chef de l’État candidat à sa propre succession n’est pas allé par quatre chemins pour reconnaître qu’il y a eu de dérapages lors du prélèvement de la taxe du Registre des appareils mobiles (RAM).
Plus sincère que Félix Tshisekedi n’existe pas parmi les candidats à l’élection présidentielle de ce mercredi 20 décembre 2023. Alors que ses adversaires l’accusent d’avoir volé le peuple avec cette taxe, le président de la République a expliqué ce qui s’est réellement passé.
Il a indiqué que ses instructions ont été violées et que la « maladresse » constatée a été corrigée en prélevant la taxe RAM auprès des opérateurs de télécommunications et non plus auprès des consommateurs.
D’après Félix Tshisekedi, l’argent obtenu du prélèvement effectué sur les abonnés a permis de financer la construction d’universités. Il a révélé que c’est sous le gouvernement FCC-CACH dirigé par Sylvestre Ilunga qu’il avait pris connaissance de l’existence du projet. Il dit avoir ordonné que le prélèvement ne s’effectue sur aucun abonné.
Avec le recul, il admet que le dévoilement du projet s’est passé de manière négative lors d’une interpellation à l’Assemblée nationale.
Pour rappel, lors interpellation du ministre de PTNTIC, la commission ECOFIN de la chambre basse du parlement avait ordonné la suppression immédiate de la taxe, soutenant que ses recettes n’étaient pas retracées dans les prévisions budgétaires du gouvernement.
Félix Tshisekedi révèle qu la fin de la taxe RAM a été effective aussitôt qu’elle a été décidée, soit le 1 er mars 2022.
L’opposition et des organisations de la société civile avaient mis la pression sur le gouvernement pour exiger la fin de la taxe RAM. De manifestations ont été organisées.
Junior Lomanga
