A quelques jours du retour au pays des reliques de Patrice Emery Lumumba, l’inquiétude gagne du terrain dans l’opinion. Si les travaux de construction du mausolée du Héros national et premier Premier ministre de la République Démocratique du Congo situé à l’échangeur de Limete évoluent officiellement bien, des autorités coutumières se disent marginalisées dans l’organisation des différentes cérémonies.
Alors qu’il est prévu que la délégation officielle du gouvernement congolais et de la famille récupère les reliques de l’ancien Premier ministre Lumumba le 20 juin à Bruxelles pour les ramener au pays, certaines autorités coutumières et traditionnelles appellent à une extrême prudence.
Se méfiant de l’attitude de certains collaborateurs du Chef de l’État chargés du dossier, elles notent qu’à ce jour, même la Fondation Lumumba ne maîtriserait pas tous les contours sur le budget de l’événement.
À l’instar de ces autorités coutumières qui ont requis l’anonymat, une certaine opinion se montre inquiète à l’idée qu’à quelques jours de l’événement, la Mairie de Lumumbaville peinerait à trouver les moyens pour réhabiliter la route Tshumbe-Onaluwa. Le comble, les travaux de réhabilitation de la maison natale de Patrice Emery Lumumba au Sankuru s’effectueraient timidement et ce, sur financement d’un particulier, un leader religieux de la contrée.
Logiquement, il y a lieu de se demander ce qui arrivera à l’étape de Kisangani, dans la province de la Tshipo où le cortège fera un passage à la résidence de Lumumba et à Shilantembo, dans la province du Haut-Katanga, à l’endroit où il a été assassiné.
Vivement la présence des autorités coutumières à Bruxelles
Ce qui inquiète le plus les connaisseurs de la coutume, c’est la mise à l’écart des autorités traditionnelles à l’étape de Bruxelles, sachant que selon la coutume, le deuil d’un notable de la dimension de Lumumba devrait être organisé par sa famille certes, mais en association avec les autorités coutumières et traditionnelles.
C’est à ce stade que des analystes conseillent vivement au Chef de l’État Félix Tshisekedi Tshilombo d’instruire les services concernés pour réaménager l’équipe qui doit faire le déplacement de Bruxelles.
Concrètement, on lui suggère d’ajouter à ladite équipe des autorités coutumières dont celles des Ewango, d’Okitodimba et le chef Pene Tolenga, actuellement en Angola, pour récupérer les reliques, aux côtés des enfants biologiques de Lumumba.
A cela s’ajoute la nécessité d’ajouter les représentants des familles des autres martyrs, notamment Polo Maurice et Okito Joseph.
« Il ne faut surtout pas oublier les délégués des Akutshu Anamongo, sachant que c’est Lumumba qui avait initié l’association des Akutshu Anamongo, et enfin, ceux du MNC son parti politique. On ne peut pas non plus oublier les autorités provinciales du Sankuru, notamment le Gouverneur Jules Lodi et le Président de l’Assemblée provinciale, Benoît Olamba », insiste une autorité coutumière.
D’ailleurs, il nous revient d’apprendre que la Ligue Nationale des Anamongo (LINA) a réussi à réunir les notabilités des Akutshu Anamongo pour une collaboration franche avec la Fondation Lumumba en vue de la réussite des événements à venir.
Il faut aussi relever que les autorités coutumières et les notabilités des Akutshu Anamongo préconisent le changement de l’itinéraire des reliques de Lumumba. Ils proposent que le cortège se rende de Kinshasa directement à Shilantembo pour « une réconciliation sincère entre les autorités coutumières du Grand Katanga et celles des communautés dont étaient issues les martyrs de l’indépendance » avant de se rendre ensuite à Kisangani et à Onaluwa.
JPK