Correspondance particulière
Les choses se sont clarifiées pour l’organisation des élections de gouverneurs et vice-gouverneurs du Lualaba, Maniema et Sud-Kivu. A dix mois de l’élection présidentielle, des législatives nationales et des élections provinciales, la récente mise en place effectuée par le chef de l’Etat dans son cabinet, associée aux récents événements parallèles, a débloqué la machine.
Neutralisé politiquement pendant près de deux ans, Richard Muyej a finalement rendu sa démission du poste de gouverneur du Lualaba, le 10 janvier 2023. Théoriquement, sa démission met fin à la longue période de gestion intérimaire par Fifi Masuka et ouvre la voie à la province pour retrouver la légitimité.
Celui qui était livré à la Cour de cassation en novembre dernier par l’Assemblée provinciale pour des poursuites judiciaires sur fonds des accusations de détournement de fonds alloués au projet agricole pour la saison 2018-2020 n’est pas (encore ) inquiété.
Hasard du calendrier, des anciens proches du président de la République autrefois accusés de maintenir un statut quo au Lualaba ont été débarqués et/ou rétrogradés dans la hiérarchie de son cabinet. La balle est donc dans le camp de la CENI, qui est appelée à publier le calendrier de l’élection de cette province.
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Au Maniema, en dépit de la suspension de l’élection du gouverneur convoquée par la CENI par le Conseil d’Etat après l’annulation du scrutin organisé l’année dernière, l’heure est à la préparation d’une nouvelle élection. Même si la date n’est pas encore publiée, rien n’empêcherait désormais la Commission électorale nationale indépendante à appeler de nouveau les députés provinciaux dans les urnes, la hiérarchie ayant compris qu’elle était induite en erreur, selon une source bien introduite à la Cité de l’Union africaine.
Des manœuvres en vue entre l’UNC et l’AFDC au Sud-Kivu
Au Sud-Kivu en revanche, une concertation est prévue entre l’AFDC de Bahati Lukwebo et l’UNC de Vital Kamerhe, pour la composition d’un ticket commun de l’Union sacrée pour la succession du gouverneur Théo Ngwabidje. Ce dernier a, pour rappel, été destitué de ses fonctions pour la énième fois le 24 novembre dernier.
27 députés provinciaux sur 48 que compte l’Assemblée provinciale ont voté pour la motion de censure contre le gouvernement provincial.
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Sauvé momentanément par des manœuvres politiques effectuées à la présidence de la République et au ministère de l’Intérieur, il a perdu ses parapluies lors de la dernière mise en place au cabinet du chef de l’État. Et, ce ne sont pas les informations faisant état de l’envoi imminent d’une mission de contrôle de l’Inspection générale des finances (IGF) au Sud-Kivu qui sont de nature à rassurer les pro Ngwabidje.
On le voit bien, la mise à l’écart de certains proches collaborateurs de Félix Tshisekedi aura débloqué la machine pour le retour de la légitimité dans les provinces du Maniema, Lualaba et du Sud-Kivu.
Pour rappel, le 15 janvier dernier, le chef de l’État a remanié son cabinet. Aux termes d’une ordonnance présidentielle, il a remplacé certains de ses collaborateurs dont les très influents Fortunat Biselele et Jean-Claude Kabongo.
A la CENI de jouer sa partition en publiant le calendrier des élections de gouverneurs et vice-gouverneurs dans ces provinces problématiques.
Pami Halele