Le néocolonialisme semble avoir la peau dure dans le secteur économique où des multinationales perçoivent mal de voir les pays africains vivre pleinement de leurs ressources. Les récentes agitations autour de l’Affaire Primera Gold en sont un parfait exemple, selon des habitués du secteur qui dénoncent la « mauvaise polémique » initiée par le député Alfred Maisha, plus tard relayée par le docteur Denis Mukwege.
Lundi dernier, le gouvernement, à travers les ministres des Finances et de la Communication, appuyés par le Dircaba du Président en charge de l’Ecofin, ont ainsi administré une véritable leçon à ces « bien-pensants occidentaux » qui tentent de se cacher derrière des personnalités congolaises.
Chiffres à l’appui, le trio Kazadi, Muyaya et Wameso ont démontré que le projet porté par Primera va permettre à la RDC de «récupérer sa souveraineté et non la brader».
« Jusqu’à l’année dernière, on parlait de 26 à 27 kilos d’or produit. Primera Gold RDC est entrée en action en janvier 2023 et en à peine six à huit mois, trois tonnes ont été exportées, rien que sur le Sud-Kivu » a expliqué le ministre des Finances, convaincu que cette polémique «n’a pas raison d’être» au vu des résultats enregistrés depuis le début de l’exploitation. «C’est une performance énorme», se réjouit-il, tout en s’interrogeant sur l’objet des critiques qu’il met au rang d’un «défaut d’informations».
En termes de revenus, ces trois tonnes ont rapporté entre 1,5 et 1,7 millions de dollars au Trésor public, douane et taxes directes comprises. Le gouvernement reste ainsi convaincu que le chemin vers la restauration de la souveraineté économique sur le plan douanier et sur le plan minier de la RDC se balise.
Clairement, Denis Mukwege, du haut de sa sommité s’est laissé embourbé dans des « déclarations qui l’ont complètement discrédité » en reprenant la thèse du député Alfred Maisha avec une « prétendue » perte mensuelle de 500 millions de dollars mensuels pour l’Etat. Une affirmation digne des novices des arcanes de l’économie congolaise. « Ces chiffres basés sur aucune évidence représente près de la moitié du budget national », argumente d’ailleurs un économiste. Comme quoi, fait remarquer Wameso, « Mukwege ne sera jamais Prix Nobel de l’Economie ».
Le « trio d’attaque » de l’Exécutif dans le dossier Primera s’est dit dès lors étonné de voir le Dr Mukwege s’ériger en obstacle à un projet qui vient combattre un des ingrédients de la «perpétuation des conflits armés» dans l’Est de la RD-Congo. Un combat pour lequel il a pourtant consacré toute sa vie.
La «faute» et l’«erreur» de Mukwege, c’est de n’avoir pas « pris le temps de s’informer et de poser les questions ». «Je lui ferai confiance s’il faut opérer un membre de ma famille mais il a démontré qu’il n’est pas préparé pour avoir un avis sur une question aussi importante et stratégique», tance Nicolas Kazadi, non sans brandir des accointances du médecin congolais avec l’« axe du mal ».
Autre point « inexact » distillé dans l’opinion : les exonérations puisque « tout a été fait en conformité avec le code minier et le code des investissements ». Dans sa responsabilité sociétale, Primera va en effet construire plus de 2.200 kilomètres de routes et un centrale électrique, mais aussi réhabiliter deux aéroports. Aussi, contrairement à ce qui est dit, Primera n’a obtenu que 14 permis miniers sur 46 de SAKIMA, aucun monopole donc.
La RDC continue donc d’avancer dans la bonne direction malgré le travail de manipulation des néocolonialistes et leurs agents
