A l’étranger pour raisons médicales, Matata Ponyo n’a pas comparu physiquement à l’audience du lundi 16 octobre dans l’affaire Bukanga Lonzo. Le rapport médical présenté par ses avocats n’a pas rencontré la satisfaction de la Cour constitutionnelle.
Le procès Bukanga Lonzo a repris ce lundi. Contrairement à l’audience du 25 septembre dernier au cours de laquelle les avocats de l’ancien premier ministre ont obtenu un report après avoir présenté un certificat médical attestant son « état de santé alarmant », la Cour constitutionnelle a décidé de poursuivre l’affaire.
Elle a refusé de prendre en compte ledit rapport médical et a décidé de poursuivre l’instruction. Elle décidé aussi de poursuivre Matata par défaut.
Par conséquent, la Haute cour a demandé à ses avocats de se retirer.
Depuis le début de l’affaire Bukanga Lonzo, Matata Ponyo a toujours été disposé à coopérer avec la justice.
Présent à la première audience tenue à la Cour constitutionnelle avant que celle-ci ne se déclare « incompétente », par l’arrêt RP 0001, il l’a été aussi lors de la reprise de l’affaire après le revirement spectaculaire de la Haute cour en faveur d’un deuxième arrêt contradictoire.
Mais au regard de sa santé inquiétante, il a effectué un déplacement à l’étranger pour des soins appropriés.
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Dans un communiqué publié le 14 octobre dernier, son parti politique, Leadership et gouvernance pour le développement (LGD) a affirmé que « la Cour constitutionnelle ainsi que les services compétents d’immigration ont été officiellement informés de son déplacement, lequel est intervenu le 7 octobre dernier via l’aéroport international de N’djili, pour des raisons médicales ».
Le secrétaire général de cette formation politique, Franklin Tshiamala, a rassuré que son président national, « habitué, en homme d’honneur, à affronter les vents hostiles, n’est pas candidat à l’exil ».
Il a rappelé que Matata Ponyo se trouvait en Guinée Conakry au moment où des poursuites judiciaires avaient été engagées contre lui, en mai 2021, mais qu’il avait sereinement regagné le pays pour y faire face.
« Il regagnera Kinshasa dès qu'il aura terminé ses consultations médicales en cours », a soutenu le secrétaire général du LGD.
Dans ce procès, trois prévenus, à savoir le patron de Africom, le Sud-africain Christophe Grobler, l’ancien gouverneur de la Banque centrale du Congo, Déogratias Mutombo et Matata Ponyo sont accusés de détournement de plus de 115 millions de dollars américains à travers des avantages financiers indus, surfacturations, création des sociétés écrans et violation des procédures administratives.
Candidat président de la République, Matata Ponyo ne se reproche de rien et n’a de cesse dénoncé un « acharnement politique » visant à l’écarter selon lui, de la course à la magistrature suprême.
Jean Pérou Kabouira
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