Depuis quatre jours, Kibumba est sous le contrôle de la force régionale de la Communauté des États de l’Afrique de l’Est(EAC). Les terroristes du M23 ont officiellement transféré le contrôle de cette zone de la province du Nord-Kivu au général-major kényan Jeff Nyagah, commandant de cette force régionale.
A alternance.cd, comme on ne dort plus depuis l’agression de la République démocratique du Congo par le Rwanda, on vous propose quelques chapitres sombres de l’histoire de l’armée de la République du Kenya, l’une des plus grandes pourvoyeuses des troupes à la force régionale Est africaine qui contrôle actuellement Kibumba.
Début novembre 2016, dans un rapport, un groupe de surveillance de l’ONU avait accusé des soldats kényans détachés en Somalie de s’être enrichis grâce au commerce illégal de charbon de bois.
Ce trafic aurait rapporté aux soldats impliqués jusqu’à 12 millions de dollars américains par an, grâce à des prélèvements imposés sur les exportations illégales de charbon somalien. Pourtant, le commerce de ce matériau est interdit par l’ONU.
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En réaction, le ministère kényan des affaires étrangères a dénoncé un rapport injuste visant à couvrir des dysfonctionnements fondamentaux, structurels et systématiques de la mission onusienne en Somalie.
Accusés de tueries au Sud-Soudan
Quelques semaines plus tôt, des casques bleus kenyans étaient accusés par l’ONU de «négligence » au Sud-Soudan. Ils étaient particulièrement pointés du doigt sur la gestion des combats qui avaient eu lieu à Juba.
Un rapport qui a conduit au départ du Lieutenant général Johnson Mogoa Kimani Ondieki, commandant kenyan de la Minussa(mission onusienne au Sud-Soudan). Dans la foulée, Nairobi avait retiré 1000 casques bleus kényans incorporés à la Minuss.
Cinq ans plus tard, la République de Somalie a accusé les forces de défense du Kenya (KDF) de mener des attaques ciblées contre ses civiles.
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Le ministère somalien des affaires étrangères avait annoncé dans un communiqué daté du 4 juin 2021, que « la mort et la mutilation de civils, dont des femmes et des enfants deviennent de plus en plus une caractéristique désagréable de la procédure opérationnelle standard de la l’armée de l’air kényane ».
A l’époque, le Kenya comptait plus de 3.4000 soldats qui servaient sous la Maison de l’Union africaine en Somalie (AMISOM).
C’est dire que le gouvernement congolais doit veiller sur le comportement des soldats kényans déployés sur le territoire congolais dans le cadre de la force régionale de l’EAC. Il est encore temps… de prévenir.
Jean Perou Kabouira