A la veille d’une nouvelle audience prévue ce mardi 11 mars, à la prison militaire de Ndolo, dans le cadre du procès opposant le député national Édouard Mwangachuchu au ministère public, le Programme multisectoriel de vulgarisation et sensibilisation (PMVS) plaide pour la mise en résidence surveillée de l’accusé. Cette organisation non gouvernementale justifie sa proposition par l’état de santé de l’élu de Masisi, qui se détériorerait de plus en plus à la prison militaire de Ndolo.
« L’honorable se retrouve dans une situation très grave. En faveur de l’intégrité physique et morale de l’honorable, gravement menacée par les conditions de détention, il serait mieux qu’il quitte d’abord cette prison là et doit rentrer chez lui. Il a été arrêté dans la flagrance. Pourtant, ce n’était qu’une clameur publique provenant des réseaux sociaux où une milice, les maï maï Nyatura qui a eu à démontrer les armes », a déclaré Ludovic Kalengayi, coordonnateur national du PMVS, au cours d’un point de presse animé ce lundi 10 avril à Kinshasa.
Il a tenu à préciser qu’il n’interdit pas à la justice congolaise de faire son travail en toute indépendance, en menant des enquêtes jusqu’à l’éclatement de la vérité.
« On n’interdit pas à la justice de faire son travail, mais elle doit refléter le désir du chef de l’État qui prône l’Etat de droit, c’est son champ de bataille et le nôtre aussi. Tous les éléments à notre possession démontrent que l’honorable est malade, il doit se faire soigner, mettez-le en résidence surveillée en attendant les enquêtes, c’est ça l’État de droit », a-t-il insisté.
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A en croire le coordonnateur du PMVS, Édouard Mwangachuchu a subi une intervention chirurgicale en 2019 et, après avoir subi ce qu’il décrit comme « une torture morale, mais aussi le traumatisme répétitif depuis son arrestation », son état de santé s’est beaucoup dégradé.
Le PMVS estime que le député est victime de son faciès rwandophone et il en paie le prix. Elle est d’avis que c’est une injustice sociale et une discrimination qui doivent être stoppées.
« Je pense que nous devons mettre les choses au clair et aider la justice à le rétablir dans ses droits. Il bénéficie de la présomption d’innocence jusqu’à preuve du contraire », a poursuivi Ludovic Kalengayi.
J.N.
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