Les jours du sénateur Matata Ponyo en tant qu’homme libre sont comptés. Des informations insistantes font état d’un plan en cours piloté par le président du sénat, Modeste Bahati et le procureur général près la Cour constitutionnelle, Jean-Paul Mukolo, pour en finir avec lui.
Poursuivi depuis 2021 dans le dossier du parc agro-industriel de Bukanga Lonzo, le sénateur du Maniema n’a jusque-là pas été arrêté bien que sa liberté de mouvements est de temps en temps restreinte.
Ses collègues sénateurs avaient décidé, en juin 2021, de ne pas lever ses immunités à la suite du réquisitoire du procureur général près la Cour constitutionnelle.
La Cour constitutionnelle justement, s’est rendue ridicule, en prenant deux arrêts contradictoires, en date respectivement du 15 novembre 2021 et du 18 novembre 2022, à travers lesquels elle s’était déclarée incompétente pour juger un ancien premier ministre avant de se dédire en se déclarant compétente.
Saisie entre temps, la Cour de cassation a retourné le dossier Bukanga Lonzo à la Cour constitutionnelle, en avril dernier. Elle s’est déclarée incompétente pour juger un ex-premier ministre.
Étant donné que le ridicule ne tue pas, le président du sénat serait déterminé à profiter de vacances parlementaires pour rectifier son tir raté depuis longtemps, à savoir, lever les immunités parlementaires de Matata Ponyo afin de le livrer à la Cour constitutionnelle qui rappelons-le, s’est contredite en se déclarant compétente pour juger l’ancien locataire de la primature.
L’ire de sénateurs
Contacté, le bureau du sénat s’est refusé de tout commentaire.
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D’après de juristes, si le bureau du sénat se permet de lever les immunités de Matata pendant les vacances parlementaires, ce serait une violation flagrante du règlement intérieur de la chambre haute du parlement et de la Constitution. Ce serait également, laisse-t-on entendre, une insulte à l’encontre de la plénière du sénat, qui avait déjà rejeté la demande de lever les immunités de l’ex premier ministre.
« Cette question ayant été tranchée par la plénière, on ne peut plus y revenir, surtout pas pendant les vacances parlementaires », proteste un sénateur, qui promet d’initier une procédure contre le bureau s’il parvient à lever administrativement les immunités de Matata.
Mais au regard des tensions observées ces derniers mois entre pouvoir et opposition, tout laisse à penser que Matata aura peu de chance de rester en liberté dans les prochains jours, lui qui s’est plaint d’avoir été interdit de se rendre dans la province de l’Ituri ce samedi 17 juin à l’aéroport international de N’Djili. Information démentie par la DGM et la présidence de la République.
JPK
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