Home Nation RDC: Une justice tendre avec les suspects dans l’affaire des cathodes de cuivre de TFM et intransigeante avec Kalonda et Mukebayi

RDC: Une justice tendre avec les suspects dans l’affaire des cathodes de cuivre de TFM et intransigeante avec Kalonda et Mukebayi

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Considérée à juste titre par le chef de l’Etat comme « un bémol » à mettre sur le bilan de son mandat, la justice congolaise continue à étonner. L’attitude des juges montre un certain zèle dans les affaires Salomon Idi Kalonda Della et du député provincial Mike Mukebayi, et au contraire une forme de passivité vis-à-vis des suspects dans l’affaire de détournement d’au moins 120 tonnes de cathodes de cuivre appartenant à la société Tenke Fungurume Mining et leurs complices. De quoi pousser des défenseurs des droits humains à interpeler la Commission nationale des droits de l’homme (CNDH).

On le sait, le conseiller spécial de Moïse Katumbi, Salomon Idi Kalonda, est détenu depuis plus de soixante jours et est en attente d’être jugé. Ses avocats belges ont déduit qu’il est un prisonnier politique. Une thèse soutenue par des opposants qui affirment que l’ouverture du coffre-fort pris dans sa résidence de Lubumbashi et amené à Kinshasa par les services de la Détection militaire des activités anti-patrie (DEMIAP) n’aurait rien trouvé de compromettant.

Ceux qui sont de cet avis corroborent la version du parti politique Ensemble pour la République selon laquelle « les contacts avec des galonnés rwandais » se sont avérés normaux et ordinaires. On évoque aussi comme élément qui dédouanerait encore plus Salomon Idi Kalonda, le dossier revolver revendiqué par l’ex-premier ministre Matata Ponyo.

Le député provincial de Kinshasa, Mike Mukebay lui, croupit à la prison centrale de Makala…sans jugement, depuis plusieurs semaines. Ses soutiens le considèrent comme un « prisonnier politique ». A chacun son opinion.

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Considérant les dossiers François Beya, Fortuna Biselele et Franck Diongo, tous arrêtés sur base des soupçons d’atteinte à la sureté de l’Etat, détenus sans être jugés pendant plusieurs jours avant d’être respectivement autorisé à aller se faire soigner à l’étranger pour le premier et bénéficiaires de la liberté provisoire pour les deux derniers, un avocat se pose la question de savoir si on peut encore faire confiance à la justice congolaise surtout que le président de la République lui-même est déçu de son rendement.

Pas donc étonnant que Matata Ponyo, Delly Sessanga et Moïse Katumbi appellent à la démission du président de la Cour constitutionnelle, Dieudonné Kamuleta et du juge Sylvain Lumu à la suite de l’assassinat du député national Chérubin Okende.

Un arrangement en vue dans le dossier du vol de cuivre de TFM

Entretemps, la même justice traine le pas à enquêter sur le dossier du vol de cathodes de cuivre de TFM. Pour ceux qui ne le savent, il faut dire que trois camions transportant au moins 120 tonnes de cathodes de cuivre appartenant à la société Tenge Fungurume Mining avaient été détournés de leur destination finale le 30 juin dernier. Les chauffeurs des trois véhiculés immatriculés respectivement BCF 348, BCE 8677 et BCF 1013 sous bon de sortie n° 2023/X/5372 du 17 juin 2023, auraient été enlevés avant d’être libérés avec des véhicules vides à la frontière zambienne.

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Le gouverneur du Haut-Katanga, Jacques Kyabula, cité avec insistance dans ce dossier par plusieurs sources, est rentré en homme libre à Lubumbashi après quelques auditions dans la capitale. Son ministre provincial de l’Intérieur, Eric Muta, un temps annoncé en cavale à l’étranger, séjournerait actuellement à Kinshasa… pour se mettre à la disposition de la justice.

Et quelle justice étant donné que le gouvernement provincial du Haut-Katanga serait poussé à négocier avec TFM pour trouver un arrangement à l’amiable.

Des ong interpellent le président de la CNDH

Face à ce tohu-bohu judiciaire, six organisations de défense des droits humains ont adressé un mémorandum au président de la Commission nationale des droits de l’homme (CNDH), Paul N’sapu. Me Georges Kapiamba de l’Association congolaise pour l’accès à la justice (ACAJ), Me Hubert Tshiswaka de l’Institut de recherche en droits humains (IRDH), Me Timothée Mbuya de Justicia Asbl, Rostin Manketa de la Voix de sans voix pour les droits de l’homme (VSV), Me Jean-Claude Katende de l’Association africaine de défense des droits de l’homme (ASADHO) et Robert Ilunga de Les amis de Nelson Mandela pour les droits de l’homme (ANMDH) lui ont fait part de leurs préoccupations relatives aux droits humains en période préélectorale.

« Pour divers faits présumés infractionnels, ont-t-ils soutenu, des personnes sont arrêtées et détenues dans les installations de l’Agence nationale de renseignement (ANR) et de l’état-major des renseignements (Ex-DEMIAP) sans respecter les articles 17, 18 et 19 de la constitution ».

Ces ong de défense des droits humains encouragent la CNDH à « considérer des voies et moyens politiques pouvant contribuer à la résolution des cas emblématiques concernant messieurs Salomon Kalonda Idi Della, Franck Diongo Shamba et Fortuna Biselele ».

Elles ont énuméré plusieurs cas d’autres citoyens qui ont été victimes selon elles, d’arrestations arbitraires à la DEMIAP et/ou à l’ANR.

Jean Pérou Kabouira

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