La vision du président Félix Tshisekedi, du primat de l’agriculture sur les mines, autrement dit la revanche du sol sur le sous-sol, se concrétise véritablement. Le ministre sectoriel, Me José Mpanda Kabangu a, sur une approche globale consistant à mettre l’investisseur au centre de l’agriculture, lancé la campagne agricole 2023-2024. Elle vise particulièrement les agriculteurs paysans, qui vont bénéficier des intrants, notamment des engrais et semences améliorées ainsi que des matériels aratoires, en attendant l’agro-industriel qui fera l’objet d’un forum national en octobre prochain.
Après la gratuité de l’enseignement de base et bientôt celle de la maternité, Félix Tshisekedi offre gratuitement aux paysans regroupés au sein des coopératives agricoles tout ce qu’il faut pour rentabiliser leurs activités. Au cours d’un point de presse animé samedi 2 septembre à l’occasion du lancement de la campagne agricole 2023-2024, le ministre de l’Agriculture, Me José Mpanda Kabangu, a indiqué que le gouvernement veut augmenter la capacité de production des agriculteurs paysans, en créant des moyens d’existence plus résilients et en améliorant la qualité de l’alimentation des populations. Il espère réduire significativement les importants des denrées alimentaires, qui consistent l’une des plus grandes dépenses du pays.
« Le gouvernement prendra de mesures d’accompagnement d’abord aux paysans. Je rappelle qu’au moins 70% de l’agriculture congolaise est détenu par les paysans. Et cette catégorie devrait être, selon la loi agricole, soutenue par le gouvernement. C’est ainsi que le gouvernement a pû avoir des intrants agricoles que nous allons distribuer dans les conditions des résultats pour ne pas refaire les erreurs qui faisaient qu’il y ait de distributions qui ne profitaient pas aux paysans », a déclaré le ministre de l’Agriculture.
A cet effet, le secrétariat général de son ministère a répertorié les coopératives agricoles qui seront accompagnées à travers toute la République, en commençant par la province du Kongo central.
« Nous avons de semences de riz, soja, haricot, bananier etc. Nous avons mis en place, avec l’administration du ministère, un calendrier de distribution conséquente, qui sera assortie de sanctions pour ceux qui ne vont pas bien utiliser ces engrais et semences », a prévenu Me José Mpanda.
Obligation des résultats
Partant du fait que les minerais sont appelés à disparaître et que l’agriculture est un secteur stratégique et de croissance, qui permet de diversifier l’économie nationale, le gouvernement entend réduire le volume de l’importation des denrées alimentaires en appuyant les agriculteurs paysans.
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« Chaque année, la RDC importe pour plus de 3 milliards de dollars {des denrées alimentaires} et cette dépense représente pratiquement 95 % de tout ce que nous avons comme céréales. Notre approche cette fois-ci est de pouvoir fournir des efforts pour arriver à produire localement et juguler les importations, avoir la sécurité alimentaire, faire des réserves et arriver même à exporter », a projeté le ministre de l’Agriculture.
Il a relevé que la campagne agricole 2023-2024, destinée aux paysans, fermiers…, bref, aux petits agriculteurs, résulte de la volonté politique du gouvernement visant à aller jusqu’à la grande production, c’est-à-dire l’agro-industrielle.
En effet, la République démocratique fait face à une crise alimentaire chronique malgré ses 80 millions d’hectares des terres arables et ses gigantesque étendues de forêts et d’eaux. On estime à plus de 60% les congolais qui vivent dans une insécurité alimentaire.
« Pour le moment, nous accompagnons 70% de la population congolaise qui vit chaque jour. Le gouvernement a l’obligation, comme ça se fait ailleurs, d’accompagner ces producteurs. Ici c’est une vision et nous allons procéder à la distribution selon le calendrier établi par l’administration de mon ministère », a précisé le patron du secteur agricole en République démocratique du Congo.
Il a insisté que cette fois-ci, le gouvernement veut accompagner les paysans et attend d’eux du concret contrairement aux autres initiatives prises dans le secteur agricole, qui se sont soldés généralement par un fiasco.
Pour relever le défi de la distribution de ces engrais, semences et matériels arratoires à travers toute la République en moins d’un mois, José Mpanda a sollicité et obtenu du vice-premier ministre de la Défense, des avions militaires. Des entrepôts notamment du ministère des Transports et de l’ex-Onatra seront mis à profit pour le stockage de ces engins et fertilisants à Kinshasa.
A l’en croire, le gouvernement a acheté sur fonds propres, cinq conteneurs de matériaux arratoires pour soutenir les paysans qui ne pratiquent pas encore l’agriculture mécanisée.
« L’approche, comme je l’ai dit c’est que l’État ne doit plus faire l’agriculture. Il va jouer son rôle d’accompagner, de protéger et de donner de subventions au monde paysan en attendant que nous allions dans l’agro-industrie », a-t-il ajouté.
Ce, avant d’annoncer que quelques structures organisées, notamment la Fédération des entreprises du Congo (FEC), les églises catholique et protestante et d’autres seront sollicitées pour la distribution afin que les intrants et les semences servent réellement à ceux qui en ont besoin et vont répondre aux attentes du gouvernement.
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