De vives tensions ont été observées samedi 2 septembre après la destruction d’un mur juxtaposée à «GLM », résidence de Joseph Kabila, située au quartier Socimat, dans la commune de la Gombe, sous l’encadrement des éléments de la Garde républicaine et de la police militaire. De proches de l’ancien chef de l’État crient à ce qu’ils qualifient de violation du domicile. Faux et archi faux. Alternance.cd vous explique pourquoi.
«Intimidation », « acharnement » …sont entre autres mots évoqués par de membres du camp politique de Joseph Kabila pour qualifier les travaux menés par de camions chargés du matériel de construction aux alentours de GLM.
Contrairement à ce qui a été dit ça et là par les kabilistes, ces travaux ne visent nullement pas la résidence de l’ancien président de la République.
D’après une correspondance du commandant de la Garde républicaine, le général-major Kabi Kiriza Ephraïm, adressée au ministre d’État en charge de l’Urbanisme et habitat, ils sont destinés à la réouverture de toutes les avenues barricadées.
Sont concernées par cette réouverture décidée par le président de la République, Félix Tshisekedi, notamment les avenues des États-Unis, de la Gombe et de la Vallée, situées au quartier Basoko dans la commune de la Gombe et l’avenue Vuemba sise dans le quartier Macampagne, commune de Ngaliema.
Ces avenues ont, d’après la lettre du commandant de la Garde républicaine, « été barricadées sans rime ni raison » à hauteur respectivement des avenues Ouganda et Adama ainsi que de l’avenue Nguma.
Leur réouverture aura le mérite de faciliter la libre circulation des citoyens et leurs biens.
Joseph Kabila ni visé, ni au dessus de la loi
A la lecture de cette correspondance, tout lecteur normalement constitué et animé de bonnes intentions ne manquera pas d’observer qu’elle ne vise aucun propriétaire des parcelles situées sur les avenues concernées.
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Ce n’est pas la première fois que de services compétents de l’État ont décidé de réouvrir de routes autrefois barricadées illégalement dans la ville de Kinshasa.
On se rappelle notamment de la réouverture du boulevard Tshatshi de l’hôtel Pullman à l’avenue de la Libération(ex-avenue 24 novembre) en passant par le Palais de la Nation, pourtant bureau du président de la République. Il y a eu aussi l’axe Kintambo magazin-Delvaux, tronçon. A chaque fois, les kinois ont exprimé leur satisfaction de voir ces routes être de nouveau ouvertes à la circulation.
Logiquement, ce n’est pas le tronçon GLM qui pourra faire exception ou exiger à ce que l’État congolais demande une quelconque autorisation à un citoyen, ancien chef de l’État soit-il.
D’ailleurs, ceux qui connaissent Kinshasa savent que l’individu qui a érigé le portail sur l’avenue des Coteaux dans son tronçon compris entre l’ambassade de Suisse et GLM a bloqué la voie publique. Cette avenue était souvent empruntée par de citoyens qui allaient se détendre au bord du fleuve avant sa fermeture illégale par le propriétaire de GLM.
Plutôt que de s’en prendre aux exécutants de l’ordre présidentiel de réouvrir les avenues barricadées illégalement, les pro Kabila se montreraient sages en faisant raisonner leur leader sur le fait qu’on peut acheter une concession mais pas une voie publique, qui est un bien de l’État et donc communautaire. A l’instar de tous les habitants de la capitale congolaise, ils sont conscients que la fermeture de certaines avenues en violation de la loi, généralement par de gens qui se croient forts à une certaine période, rend difficile la circulation et contribue à la création des embouteillages monstres que l’on déplore à Kinshasa.
Que les services de l’État aient décidé d’y mettre fin, c’est salutaire et louable.
Aux dernières nouvelles, les travaux de réouverture des routes situées autour de GLM ont débuté véritablement ce lundi. Les policiers commis à la sécurité du lieu ont décidément compris que dura lex sed lex.
Jean Pérou Kabouira