13 juin 2022-13 juin 2023, une année, jour pour jour depuis la chute de la cité douanière de Bunagana, située à la frontière entre la République démocratique du Congo et l’Ouganda, sous contrôle de la rébellion du M23, supplétive de l’armée rwandaise. Une année plus tard, l’administration de cette cité stratégique du territoire de Rutshuru (province du Nord-Kivu) échappe toujours au contrôle des Forces armées de la République démocratique du Congo (FARDC), qui n’y ont plus jamais foulé le nez.
Trois cent soixante six- jours se sont écoulés depuis l’arrivée, en provenance des collines stratégiques de Chanzu, Runyoni et Mbuzi, des M23 dans la cité de Bunagana où ils se sont solidement établis. Ce jour là, un lundi, les FARDC avaient décroché et traversé de l’autre côté de la frontière, en Ouganda, avec leur armement, faute d’emprunter la route de Rutshuru, barricadée par l’ennemi.
Après avoir dénoncé l’invasion de Bunagana par le Rwanda, le porte-parole de l’armée, le général Sylvain Ekenge, avait promis que cette cité allait être reprise rapidement par les FARDC.
Des efforts énormes ont été fournis dans ce sens mais suffisants pour chasser les M23.
Il a fallu attendre l’arrivée du contingent ougandais de la Force régionale de la Communauté d’Afrique de l’est (EAC) pour que les M23 cèdent officiellement la cité, le 3 avril 2023, aux militaires ougandais.
Malheureusement, selon des officiels congolais, qui se basent sur des rapports venant du terrain, le retrait du M23 serait un trompe-l’oeil.
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Recourir de nouveau à la force
Face à la persistance de l’occcupation rwando-ougandaise, des organisations de la société civile plaident pour la reprise des opérations militaires par les FARDC afin de récupérer de force non seulement Bunagana, mais aussi d’autres localités contrôlés par la rébellion du M23 et les armées de la force régionale.
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Pour rappel, la première occupation de la cité de Bunagana et d’autres zones du Nord-Kivu par le M23 avait duré du 6 juillet 2012 au 5 novembre 2013, soit une année et quatre mois.
A l’époque, les forces loyalistes appuyées par une brigade d’intervention de l’ONU avaient lancé des offensives avec des moyens lourds dont des chars et des véhicules de combat d’infanterie et des appareils de l’armée ukrainienne et sud africaine.
Dix ans plus tard, d’aucuns pensent que le gouvernement devrait privilégier la voie militaire, l’option diplomatique ayant échoué.
Jean Perou Kabouira
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